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Assurance complémentaire hospitalière :
comment la FHV a agi face à la crise de la LCA

Patricia Albisetti
Secrétaire générale
Fédération des hôpitaux vaudois (FHV)

Négociations en 2024 pour 2025 :
5000 cas annuels LCA
Env. 50 séances avec 13 assureurs privés
80 tarifs médicaux négociés
En 2024, la Fédération des Hôpitaux Vaudois (FHV) s’est fortement engagée dans les négociations sur la LCA, afin d’éviter un vide conventionnel lourd de conséquences pour les patient·e·s, les médecins et les hôpitaux. Patricia Albisetti, secrétaire générale, revient sur le rôle déterminant de la FHV dans ce dossier sensible et sur les enjeux pour 2025.

Pourquoi la situation autour de la LCA est devenue si critique en 2024 ?
Dans le canton de Vaud, la négociation tarifaire est particulière : les conventions hospitalières existent depuis plus de 20 ans entre les institutions et les assureurs, mais les honoraires des médecins sont négociés séparément. La Société Vaudoise de Médecine a tenté de créer une nouvelle structure tarifaire, nommée GREG, mais le processus a été difficile malgré toutes les bonnes volontés et n’a pas abouti dans les temps. En novembre 2024, constatant l’impossibilité de respecter l’échéance du 1er janvier 2025, le Comité directeur de la FHV a confié le dossier à son secrétariat général. Il s’agissait de négocier avec les treize assureurs LCA un tarif s’appliquant aux médecins pour chacun de ses hôpitaux membres.

La FHV a-t-elle négocié directement avec les assureurs ?
Oui, c’est là la force de la FHV et de son secrétariat général, et un avantage pour ses membres en termes de coordination et d’efficience. De nombreuses séances ont eu lieu avec chaque assureur LCA individuellement. Mais cela n’aurait pas été possible sans la confiance et le soutien des membres de la FHV.

Comment se sont déroulées les négociations ?
Vu le nombre de séances organisées, une cinquantaine…, les visioconférences ont permis des gains de temps inestimables. Contrairement à la LAMal, la LCA n’impose pas de cadre ni obligation comptable. La FHV a pris en compte les facturations 2022-2023 de ses hôpitaux et des médecins pour déterminer une valeur minimale en francs par point DRG. Durant ce long processus de négociation, des points de situation individuels ont été transmis à chaque hôpital concerné, aux directions financières et générales. L’objectif était, bien sûr, de préserver en priorité les intérêts des patient·e·s, ainsi que ceux des médecins et des hôpitaux. La solution négociée pour 2025 reste transitoire : il sera nécessaire de renégocier rapidement afin de disposer d’une structure tarifaire pour les médecins. Ce travail devra être fait avec ou par la Société Vaudoise de Médecine.

Quel était le risque en cas d’absence d’accord au 1er janvier 2025 ?
Le principal risque concernait les patient·e·s assuré·e·s en privé, confronté·e·s à un vide conventionnel. Dans le domaine LCA, l’assureur peut déterminer l’étendue de ses prestations dans ses conditions générales et spéciales. Il existait donc une diversité de conséquences possibles. Certains assureurs auraient pu exiger des devis préalables avant chaque intervention, voire refuser toute la prise en charge – soit les factures des médecins ET les prestations hospitalières, empêchant l’accès aux soins dans nos hôpitaux membres.

Comment la FHV a-t-elle agi pour défendre les patient·e·s face à cette situation ?
La FHV, via son secrétariat général, s’est battue pour garantir leur droit au libre choix du médecin et au confort hôtelier, pour lesquels ils et elles paient des primes mensuelles souvent depuis de nombreuses années. La FHV a obtenu de tous les assureurs qu’une garantie de paiement soit délivrée pour les hospitalisations en privé jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé. Il est important de rappeler que les patient·e·s ne sont pas tenu·e·s de couvrir la différence entre le devis médical et le remboursement.

Comment voyez-vous l’évolution des relations entre hôpitaux, assureurs et médecins dans ce domaine pour les années à venir ?
Les hôpitaux FHV veulent continuer à répondre aux besoins en prestations complémentaires, même si notre mission première est d’accueillir toutes et tous les patient·e·s, quelle que soit leur couverture d’assurance. Ce modèle hybride, avec des hôpitaux publics et des cliniques privées, fait la force de notre système de santé, et j’espère qu’il va perdurer. Toutefois, l’assurance privée est en pleine mutation : les produits “all inclusive” permettant le libre choix du médecin et de l’établissement deviennent financièrement inaccessibles, ce d’autant que les primes de l’assurance de base ne cessent d’augmenter. Les assureurs complémentaires devront diversifier leur offre, proposer des produits plus flexibles, tout en respectant les exigences accrues de la FINMA.

Quel bilan tirez-vous de cette période ?
La satisfaction d’avoir défendu les droits des patient·e·s ayant cotisé toute leur vie pour bénéficier de prestations supplémentaires dans les établissements de la FHV.

TARDOC et forfaits ambulatoires :
une transformation pilotée collectivement

Myriam Fonjallaz
Économiste
Fédération des hôpitaux vaudois (FHV)

18 mois : délai entre l’annonce du Conseil fédéral et l’entrée en vigueur de la nouvelle structure tarifaire
La nouvelle structure tarifaire ambulatoire, qui entrera en vigueur en 2026, a déjà fortement mobilisé les établissements hospitaliers en 2024. Pour anticiper et comprendre les enjeux de cette transition, la FHV, en partenariat avec la FHVi, a joué un rôle central en mettant en place l’accompagnement nécessaire et en coordonnant les travaux entre ses membres. Entretien avec Myriam Fonjallaz, économiste à la FHV.

En quoi la nouvelle structure tarifaire ambulatoire représente-t-elle un défi majeur pour les hôpitaux vaudois ?
Pour la majorité des hôpitaux, les revenus générés par l’ambulatoire sont cruciaux, représentant jusqu’à un tiers de leurs recettes. Cette part de l’ambulatoire dans le chiffre d’affaires suit une tendance haussière. La réussite de cette transition est donc vitale. Tout retard dans la facturation ambulatoire serait très dommageable en termes de trésorerie.

Comment la FHV assume-t-elle son rôle de faîtière dans cette transition ?
L’accompagnement de nos membres lors de l’adoption de nouveaux systèmes tarifaires constitue l’essence même du rôle de la FHV. La coordination et la capacité d’adaptation de la FHV sont d’autant plus importants au vu des délais serrés, des enjeux critiques et de la complexité de cette transition ambulatoire.
Depuis 2016, la FHV joue un rôle de veille active, participant aux séances d’information d’H+ et transmettant les informations pertinentes à ses membres. Depuis la décision du Conseil fédéral en juin 2024, la FHV est passée en mode projet prioritaire, intégrant pleinement les dimensions stratégiques et opérationnelles, en collaboration étroite avec la FHVi pour les aspects techniques.

Comment la décision du Conseil fédéral en faveur d’un système tarifaire mixte est-elle perçue et quelles sont ses implications pour les établissements membres de la FHV ?
Face aux luttes fratricides entre partisans du forfait et défenseurs du modèle TARDOC (tarification à l’acte), l’adoption d’un système mixte est vue comme une décision pragmatique par la FHV. Toutefois, la coexistence de deux logiques complètement différentes triple la charge de travail. Il faut en effet s’approprier intellectuellement et techniquement la structure TARDOC, la structure au forfait, ainsi que les interactions entre les deux. À noter que ce sont les hôpitaux qui sont responsables de la mise en œuvre de cette nouvelle structure tarifaire dans leur établissement. La FHV complète et accompagne leurs efforts.

Quels ont été les principaux axes de travail de la FHV en 2024 pour préparer l’entrée en vigueur du nouveau tarif en 2026 ?
La décision du Conseil fédéral a déclenché une course contre la montre pour la FHV et ses membres. Avec seulement 18 mois pour effectuer ce changement majeur, la FHV et la FHVi ont mutualisé leurs ressources pour concentrer leurs efforts sur plusieurs fronts :

  • mobilisation des médecins pour faire face à la nouvelle contrainte de documenter le diagnostic ambulatoire selon le catalogue CIM-10 ;
  • mise à niveau des systèmes d’information pour supporter le nouveau système tarifaire ;
  • création d’outils de gestion et de contrôle adaptés ;
  • développement de différents supports de communication et formation pour les collaboratrices et collaborateurs concerné·e·s.

Cette préparation intensive du projet, entre octobre et décembre 2024, a abouti à la création de quatre groupes de travail (GT) composés de représentant·e·s de la FHV, de la FHVi et des hôpitaux membres. Cette structure de projet, validée en décembre 2024, a permis un déploiement efficace dès janvier 2025.

L’année 2024 a vu l’intensification des travaux mutualisés autour du projet Ambulatoire26. Comment la FHV assure-t-elle la coordination opérationnelle et stratégique ?
Un comité de pilotage assure l’orientation stratégique. En parallèle, un comité opérationnel, intégrant les responsables du changement désigné·e·s dans chaque établissement, met en œuvre les décisions stratégiques définies.
Face à la charge considérable sur l’équipe de projet, la FHV a engagé une coordinatrice de projet à temps partiel dès janvier 2025. Parallèlement, un coordinateur FHVi a été nommé. Ensemble, ces personnes assurent la coordination opérationnelle.

Vous co-pilotez le GT « Communication / Formation ». En 2024, comment la FHV a-t-elle soutenu les établissements dans la compréhension et la mise en œuvre des exigences de la convention tarifaire ?
Ce GT s’engage à optimiser l’utilisation des ressources mises à disposition par les structures nationales, tout en répondant aux besoins spécifiques des établissements. Fin 2024, nous avons identifié les besoins en communication et en formation des établissements, pour compléter leurs initiatives internes. En collaboration avec la FHVi, nous avons lancé la production et la diffusion de supports e-learning et vidéos, et de documents synthétiques. Une FAQ dédiée a été mise à disposition. Nous relayons les informations reçues, les expliquons, les diffusons, et nous faisons remonter nos questions et suggestions aux instances nationales pour traitement.

Quels sont les défis techniques identifiés en 2024, notamment en lien avec les systèmes d’information ? Et comment la FHV anticipe-t-elle les risques associés ?
L’évolution des formulaires de saisie représente l’un des défis majeurs. La livraison des outils par les fournisseurs est une étape, mais leur implémentation et les tests qui s’ensuivent sont tout aussi critiques. Malgré les contacts étroits maintenus entre la FHVi et les fournisseurs de logiciels, le principal risque identifié réside dans les possibles retards de livraison, ce qui pourrait rendre très compliquée la mise en œuvre dans les délais impartis.

La transition vers la nouvelle structure tarifaire nécessite aussi une adaptation des pratiques cliniques. Quels sont les leviers d’adhésion identifiés et soutenus par la FHV ?
Comme mentionné, l’une des nouvelles contraintes consiste pour les médecins à documenter de manière structurée les diagnostics ambulatoires en plus des prestations. Pour faciliter cette transition, différents profils soignants et médecins ont participé aux groupes de travail sur les pratiques cliniques et les parcours patients. L’équipe de projet adopte une approche proactive en fournissant des outils facilitateurs. Cependant, la responsabilité principale de l’adaptation revient aux établissements eux-mêmes.

À vos yeux, quel est l’impact le plus déterminant de cette réforme tarifaire sur l’organisation hospitalière vaudoise. Et comment la FHV s’assure-t-elle que la transition profite aussi aux patient·e·s ?
La réforme TARDOC vise principalement à s’adapter aux avancées technologiques et à maîtriser les coûts ambulatoires, d’où l’orientation vers une plus grande utilisation des forfaits. L’impact le plus significatif de cette nouvelle structure tarifaire sera la transformation progressive des processus de prise en charge. À terme, cela devrait conduire à une utilisation plus efficace des ressources hospitalières, également au bénéfice des patient·e·s en réduisant les gestes médicaux superflus et en optimisant la qualité des soins dispensés. La FHV contribue à cette évolution en accompagnant ses membres dans les diverses étapes de cette transition.

Conventions collectives de travail :
l’engagement stratégique de la FHV en 2024

Blaise Meyer
Économiste
Fédération des hôpitaux vaudois (FHV)

CCT-SAN
La convention collective de travail du secteur sanitaire parapublic vaudois, entrée en vigueur le 1er janvier 2008, harmonise les conditions de travail des employé·e·s de ce secteur. Cela concerne, côté FHV, le personnel non médical actif dans les secteurs ambulatoires et stationnaires des établissements membres.
CCT FHV-SVM
La convention collective des médecins chef·fe·s concerne les cadres des hôpitaux membres. En sont exclus les médecins chef·fe·s des institutions ou des services de réadaptation et celles et ceux travaillant au sein de la Fondation de Nant. Ils et elles possèdent un statut différent par rapport aux médecins chef·fe·s des services de soins aigus somatiques.
CCT FHV-ASMAV
Cette convention collective règle les conditions de travail des médecins assistant·e·s et chef·fe·s de clinique.
Les conventions collectives de travail (CCT) représentent un élément central dans le paysage hospitalier vaudois, façonnant les conditions de travail du personnel hospitalier. En vue du rapport annuel 2024 de la Fédération des hôpitaux vaudois (FHV), nous explorons avec Blaise Meyer, économiste de la santé, les stratégies déployées par la FHV et leur impact concernant les CCT-SAN, CCT FHV-SVM et CCT FHV-ASMAV (voir encadrés).

Quel rôle joue la FHV dans les différentes conventions collectives de travail concernant le secteur hospitalier vaudois ?
Émissaire de ses membres pour promouvoir leurs intérêts et coordonner leurs actions, la FHV joue un rôle important via sa présence dans les commissions paritaires d’application. C’est dans ce cadre que se négocient les règles conventionnelles, et que l’application de ces dernières est vérifiée.

Signataire de la CCT-SAN en 2008, qui représente le plus gros volume de notre personnel hospitalier, la FHV a dû, à l’époque, composer avec la volonté politique et des visions parfois divergentes entre domaines sanitaires. À noter que nous défendons aussi le personnel des soins à domicile et d’EMS dépendant d’établissements membres de la FHV. La FHV représente principalement les collaborateurs et collaboratrices du domaine hospitalier.

Concernant la CCT des médecins chef·fe·s, qui sont beaucoup moins nombreux mais avec une grande influence sur la marche des affaires, la FHV a collaboré avec la Société Vaudoise de Médecine (SVM) pour trouver un subtil équilibre entre les statuts et les rémunérations des médecins des hôpitaux publics et des cliniques privées.

La première version de la CCT signée avec l’Association suisse des médecins assistant·e·s et chef·fe·s de clinique du canton de Vaud (ASMAV) remonte à 2003. Ces dispositions sont complexes, car elles intègrent à la fois le droit du travail et les règles relatives aux personnes en formation. Après résiliation et plusieurs années sans CCT, la FHV est parvenue à conclure un accord en 2013 avec l’ASMAV. Depuis lors, les règles sont mieux adaptées aux réalités des hôpitaux de la FHV ainsi qu’aux besoins de leurs médecins en formation.

Quelles sont les mesures mises en place par la FHV pour assurer la conformité des établissements membres aux dispositions des CCT ?
Concernant la CCT-SAN, qui s’applique à la grande majorité du personnel hospitalier non médical, le système est rôdé. Des contrôleur·euse·s externes sont chargé·e·s d’effectuer des audits sur site pour s’assurer du respect des dispositions. La commission de contrôle, composée de représentant·e·s de la FHV, des syndicats, des employeurs et des établissements, coordonne ces travaux. En cas de problème systémique, la commission paritaire est sollicitée pour des adaptations.

Des contrôles paritaires sont également prévus prochainement pour la CCT des médecins chef·fe·s, en accord avec la SVM. Cela n’a pas encore été réalisé, car des dispositions formalisant les contrôles partiaires ont été introduites en 2024 dans cette CCT.

Pour la CCT passée avec l’ASMAV, le texte est en fin de révision dans le but d’intégrer ce type de contrôle.

Y a-t-il des avantages à avoir trois CCT différentes pour le personnel sanitaire dans le canton de Vaud ?
Dans la pratique, une CCT unique serait possible, mais difficilement réalisable, tant les situations divergent selon les secteurs et le type de personnel. Résultats de nombreux compromis, ces trois CCT ont le mérite de créer une situation globalement fonctionnelle. L’état actuel permet de maintenir une paix sociale, tout en permettant d’intégrer de nouveaux modèles organisationnels comme les réseaux de soins intégrés.

Quels sont les défis spécifiques rencontrés en 2024, et quelles solutions la FHV propose-t-elle pour les surmonter ?
Un effort important a été entrepris pour revaloriser les salaires, avec un focus sur les soignant·e·s, à la suite de l’initiative pour des soins infirmiers forts, acceptée en votation populaire en novembre 2021. Le Canton de Vaud, avec le soutien de la FHV, a élargi le périmètre en revalorisant certains niveaux salariaux dans le cadre de la CCT-SAN et d’InvestPro. Une simplification de la grille salariale est prévue à l’horizon 2027.

Concernant les médecins chef·fe·s, la convention se présente sous la forme d’un set de règles, avec une rémunération minimale, qui permet de respecter les spécificités de chaque établissement, tout en maintenant leur attractivité.

Pour la CCT des médecins assistant·e·s et chef·fe·s de clinique, la FHV a travaillé activement pour trouver des solutions préservant les spécificités de ses membres, tout en répondant aux besoins de mobilité interinstitutionnelle imposés par les exigences de formation. Une révision pour l’année 2025 est en cours de finalisation et doit encore être formellement ratifiée par les parties avant de prendre effet.

Comment la FHV gère-t-elle les relations avec les différentes parties prenantes lors des négociations des CCT ?
Les relations sont directes avec les représentant·e·s des médecins cadres et des médecins assistant·e·s (Groupement des médecins hospitaliers et ASMAV). Pour la CCT-SAN, les négociations impliquent les associations professionnelles, les syndicats et trois autres associations patronales, nécessitant souvent des arbitrages délicats pour satisfaire l’ensemble des partenaires. S’agissant des revalorisations salariales, les contraintes financières impliquent de faire des choix parmi les différents secteurs d’activité et niveaux de salaire.

Quel est l’impact de la CCT FHV-SVM et de la CCT FHV-ASMAV sur la relève médicale ?
Ces CCT visent à garantir l’attractivité des conditions de pratique (horaires, rémunération, prestations sociales) du corps médical, un élément important pour assurer la relève. Cela dit, les aspects de formation et de mobilité sont centraux, et ces derniers ne sont pas directement liés aux CCT, mais traités avec les autorités cantonales ou régionales (projet RÉFORMER ayant pour mission de réorganiser la formation postgraduée en Suisse romande, voir aussi les faits marquants).

Certains établissements ont émis leur propre CCT. Quelles en sont les raisons principales ?
L’Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC) n’applique pas la CCT-SAN, mais possède ses propres CCT émanant de processus historiques et politiques, liés à l’intercantonalité. L’HRC et l’Hôpital Intercantonal de la Broye ne font pas partie non plus de la CCT FHV-SVM. Ils ont opté pour d’autres modèles, plus adaptés à leurs statuts et réalités d’établissements autonomes de droit public.

SPQS : renforcer la sécurité aujourd’hui, transformer les soins de demain

Veronica Coelho
Cheffe de projet du programme « Sécurité des patients et qualité des soins (SPQS) »
Fédération des hôpitaux vaudois (FHV)

18 collectifs de travail
2010 à 2013
la prévention des événements indésirables liés aux médicaments
2013 à 2015
l’amélioration de l’observance de l’hygiène des mains
2015 à 2018
la prévention des escarres
2022 à 2024
l’amélioration des transmissions, de la communication et du travail d’équipe
2025 à 2027
le partenariat et l’expérience patient
Depuis 17 ans, le programme SPQS (Sécurité des Patients et Qualité des Soins) incarne l’engagement de la FHV pour des soins plus sûrs et de meilleure qualité. En 2024, plusieurs avancées marquantes ont vu le jour. Veronica Coelho, cheffe de projet SPQS, revient sur l’impact de ce programme et les défis à venir pour les établissements.

Depuis 2019, vous êtes engagée dans le programme SPQS. Comment définiriez-vous l’évolution de ce programme ?
Les échanges avec les organes de gouvernance de la FHV, tels que le Comité directeur et la commission Sécurité des patients et qualité des soins (SPQS) , se sont renforcés. La FHV s’est également dotée d’une stratégie à l’horizon 2030. Un comité scientifique guide nos orientations, avec pour objectif de valoriser nos initiatives au sein et au-delà de la communauté FHV. Je tiens à souligner qu’Anthony Staines a joué un rôle crucial dans la création du programme et sa diffusion, renforçant notre positionnement national et international.

Quelle est votre vision du rôle que joue la FHV à travers ce programme dans le paysage hospitalier vaudois et romand ?
Malgré nos succès avec les campagnes menées, nous maintenons une humilité essentielle et nous nous concentrons sur notre mission principale : accompagner nos membres tout en restant attentif·ve·s aux évolutions externes pour continuer d’innover. Les hôpitaux participent volontairement aux panels d’intervention de notre programme, renforçant ainsi notre engagement communautaire.

Quels sont, selon vous, les jalons les plus marquants en matière de sécurité des patient·e·s ?
Les initiatives engagées il y a plusieurs années portent aujourd’hui leurs fruits, particulièrement en ce qui concerne la promotion d’une “culture juste” dans les établissements, s’éloignant ainsi d’une approche punitive.

Un autre jalon significatif est l’implication accrue des patient·e·s. Dans l’ensemble de nos collectifs de travail, nous avons adopté une approche multimodale dont l’implication des patient·e·s a été un fil rouge. Nous avons même constitué un collectif de travail dédié : « partenariat et expérience patient », intégrant activement les patient·e·s dans nos équipes projet.

Cette transition vers une nouvelle culture est nettement perceptible au sein des hôpitaux membres.

Comment les enseignements des collectifs passés influencent-ils les actions récentes ?
Pour nos nouveaux projets, nous appliquons une méthodologie éprouvée que nous améliorons continuellement. L’équipe de la FHV assure le contenu, la structure, la coordination entre les équipes, ainsi que le suivi et l’analyse des résultats grâce à divers indicateurs. Ensuite, les établissements prennent en charge le déploiement. Cette approche collaborative est bien établie, tout comme notre capacité à travailler en équipe.

Quels sont les principaux faits saillants du programme SPQS en 2024 que vous souhaitez souligner ?
Je souhaite mettre en avant deux réalisations :

  1. Le collectif « Transmissions » : Nous avons significativement amélioré la qualité des transmissions et le travail d’équipe grâce à l’outil I-PASS et à la méthodologie TeamSTEPPS. Dans les établissements ayant participé à ce collectif, ce moyen mnémotechnique est intégré dans les pratiques de transmission, contribuant ainsi à réduire les événements indésirables liés à des défauts de communication. Nous avons augmenté l’observance des 5 étapes I-PASS de 50 % à 87 % sur une période de 18 mois, correspondant à la durée du collectif.
  2. La campagne « Qu’est-ce qui est important pour vous ? » et le forum associé : Lancée en 2019, cette initiative a été renouvelée chaque année et s’est progressivement intégrée aux pratiques de soins. Depuis 2023, la question « Qu’est-ce qui est important pour vous ? » figure dans le dossier patient. Pionnière en Suisse, la FHV a contribué à sa diffusion à l’échelle cantonale dès fin 2023. Un forum ouvert à toutes et tous a été organisé en octobre 2024 au Casino de Morges pour promouvoir cette démarche (voir aussi les faits marquants).

Comment décririez-vous l’ambition du nouveau collectif PEPS (Partenariat et expérience patient dans les soins) lancé en 2025 sur le partenariat et l’expérience patient ?
Ce nouveau collectif vise un double objectif : renforcer le partenariat avec les patient·e·s et améliorer leur expérience grâce à un éventail d’interventions issues de la littérature.

Quels sont les principaux défis actuels pour renforcer la sécurité des soins dans les établissements membres ?
Deux défis se démarquent actuellement :

  1. L’exigence réglementaire, notamment avec la mise en place de la convention qualité de l’article 58a LAMal (entrée en vigueur en 2024), qui commence à structurer la qualité des soins de manière significative.
  2. Le dossier patient informatisé (DPI), crucial pour la sécurité des soins en facilitant la coordination entre les différent·e·s acteurs et actrices. Cet enjeu implique aussi une formation approfondie des professionnel·le·s pour une utilisation efficace de l’outil. Pour le DPI, nous avons été consulté·e·s dans l’élaboration du cahier des charges pour assurer la prise en compte des aspects liés à la sécurité. Nous avons bénéficié d’un solide soutien de la commission sécurité dans cette démarche.

Quels leviers identifiez-vous pour consolider davantage les bonnes pratiques et renforcer l’engagement des équipes ?
À la FHV, nous jouons un rôle crucial en sensibilisant les établissements à cette nécessité. Lors du lancement de chaque collectif, nous mettons l’accent sur l’importance de la pérennisation et de la formation continue.

Nous proposons des audits et des outils d’évaluation afin de mesurer la durabilité des actions mises en place. La valorisation des initiatives des établissements et la promotion du partage de bonnes pratiques sont également au cœur de notre approche.

Cette stratégie de pérennisation repose sur nos excellentes relations avec les directions et les équipes des établissements, nous permettant d’intervenir de manière légitime et de favoriser un dialogue constructif.

À titre plus personnel, qu’est-ce qui continue à vous motiver dans ce travail de fond, souvent invisible, sur la qualité et la sécurité ?
La diversité et la richesse des projets, ainsi que les rencontres avec les équipes. J’apprécie l’esprit collaboratif et les échanges ouverts qui caractérisent notre travail. Ce défi permanent, ainsi que la rigueur qu’il exige, rendent ce travail particulièrement stimulant. Au sein du programme SPQS et de la FHV, j’apprécie particulièrement d’être entendue dans l’évolution des pratiques et d’apporter ma contribution à des soins plus sûrs et de meilleure qualité.

La FHV vue par les président·e·s des commissions thématiques

Conférence des directeurs médicaux

Hervé Probst
Médecin chef chirurgie
Ensemble Hospitalier de la Côte

Aline Isoz

La FHV est le ciment, reliant 12 hôpitaux répartis dans différentes régions du canton de Vaud, avec des intérêts et des développements propres, qu’elle parvient à mettre en valeur, en limitant les dissonances. De par son réseau hospitalier, la FHV offre à la population vaudoise la possibilité de bénéficier de soins modernes et de qualité en toute sécurité, orchestrant des formations, rencontres et symposiums.

La FHV fait office de « syndicat » défendant les intérêts de ses membres auprès des pouvoirs publics, des milieux professionnels et des assurances, garantissant que leurs besoins et spécificités soient pris en compte. Elle représente le plus grand réseau hospitalier vaudois et soutient ses membres dans leur mission de service public.

La FHV s’efforce de favoriser, par le biais de groupes dédiés à la qualité et à la sécurité des soins, ainsi qu’à la formation et au développement des compétences, le partage d’expertises et la collaboration entre les établissements. Elle ambitionne une constante amélioration des pratiques hospitalières.

Conférence des directeurs des soins

Valérie Klein
Directrice des soins stationnaires
Ensemble Hospitalier de la Côte

Aline Isoz

Elisabeth Lacroix
Directrice des soins
Établissements Hospitaliers du Nord Vaudois

Aline Isoz

La FHV représente ses hôpitaux auprès des instances politiques, défendant leurs intérêts et garantissant que leurs préoccupations soient entendues. Elle offre une voix collective forte pour influencer les politiques de santé.

C’est notamment à travers la gouvernance des soins que la FHV crée un réseau solide entre établissements, facilitant la collaboration et le partage d’expertises. Les directeurs et directrices des soins se réunissent au sein de deux groupes de travail. Le premier a une mission politique et stratégique, représentant la gouvernance dans différentes instances et travaillant sur les questions de qualité et de sécurité des soins. Le second groupe se consacre aux enjeux de formation, de recherche et de développement des compétences, en lien avec les hautes écoles et les écoles de soins.

La FHV soutient le développement de bonnes pratiques, participe à l’élaboration de recommandations et de protocoles qui améliorent la qualité des soins dispensés. Elle initie et soutient le développement de projets collaboratifs entre hôpitaux, comme le partenariat patient au sein du programme SPQS.

Commission Communication

Lysander Jessenberger
Responsable de la communication
Fondation de Nant

Aline Isoz

En tant que Président de commission, il m’est très appréciable de bénéficier du relais d’informations et de connaissances qui transite par la FHV, ainsi que du soutien logistique. Au-delà, cette commission permet l’échange des bonnes pratiques et ouvre un espace réflexif stimulant favorisant l’éclosion de nouvelles initiatives. Chacun se félicite de pouvoir, lors des séances de commission, sortir de son périmètre de travail immédiat pour prendre un peu de hauteur de vue. Par ailleurs, la mutualisation de démarches et la recherche de prestataires pour des initiatives en commun est un immense avantage par rapport à l’énergie que représenteraient la somme des initiatives individuelles.

Commission « Sécurité des patients et qualité des soins »

Rodolphe Rouillon
Directeur général
Hôpital Intercantonal de la Broye

Aline Isoz

Via la FHV, la Commission sécurité des patients et qualité des soins (SPQS) offre à ses membres le privilège de s’inscrire dans une dynamique d’intelligence collective, permettant ainsi d’éviter la multiplication et la dispersion des efforts institutionnels et individuels. Elle incarne, auprès des instances décisionnelles, des partenaires institutionnels et de ses collaboratrices et collaborateurs, l’ensemble des établissements hospitaliers, leur conférant ainsi une représentation forte, unifiée et légitime.

Par ailleurs, elle favorise la circulation de l’information, la diffusion des pratiques exemplaires et l’accès à une documentation de haut niveau, contribuant ainsi à une atteinte et une résolution concertées et efficientes des ambitions communes.

Commission Financement

Véronique Devenoge
Experte en planification et financement
Établissements Hospitaliers du Nord Vaudois

Aline Isoz

Une des plus-values de la FHV réside en ses compétences en négociation découlant d’une longue expérience basée sur la confiance et le respect des partenaires. Elle a une connaissance du terrain et de ses membres qui est importante pour anticiper, préparer et coordonner les dossiers en leur faveur.

Au cœur des questions budgétaires et tarifaires, la FHV porte la voix des membres et est un véritable partenaire qui comprend leurs besoins. Elle est force de proposition pour le système de santé vaudois et national. Ses connaissances du système politique et légal offrent des compétences indispensables aux hôpitaux.

Son rôle fédérateur est central. Même si les besoins ou intérêts ne sont pas identiques entre nous, la FHV est notre organe de coordination. Les échanges de pratiques et la recherche de solutions communes sont à la base du travail des commissions thématiques. Je le constate depuis de nombreuses années en tant que présidente de la Commission Financement.

Commission Ressources Humaines

Jérôme Rudaz
Directeur département RH
Institution de Lavigny

Aline Isoz

La FHV apporte une valeur ajoutée essentielle aux membres de la commission RH : Représentation auprès des autorités, fournisseur d’outils et de solutions pragmatiques, facilitation de collaborations et synergies, diffusion d’informations réglementaires clés et création d’espaces de dialogue.

Elle favorise l’échange entre ses membres via des groupes de travail touchant à toutes les thématiques RH et permet l’implémentation pragmatique de sujets complexes, tels que la mise en commun d’un catalogue de formation, les revalorisations de salaires, le référentiel de compétences des cadres de proximité.

La FHV soutient et développe les différentes directions RH du secteur hospitalier vaudois, contribuant à un système de santé performant.

La Commission RH est fière de participer activement à cette mission et reste engagée à œuvrer pour le bien-être des professionnel·le·s au sein des institutions membres.

La FHV, un relais indispensable pour le canton

Laurence Boland
Directrice générale adjointe de la DGS et cheffe de la Direction des hôpitaux

La FHV est l’interlocutrice principale et prioritaire pour la DGS lorsqu’il s’agit de traiter de thématiques ou d’objets communs à tous les hôpitaux.
La Direction générale de la santé (DGS) et la FHV entretiennent un dialogue constant au service du système hospitalier vaudois. Laurence Boland, Directrice adjointe de la DGS et cheffe de la Direction des hôpitaux, revient sur la valeur de cette collaboration institutionnelle et sur le rôle de la FHV comme interlocutrice stratégique.

Comment décririez-vous la relation entre la Direction générale de la santé et la Fédération des hôpitaux vaudois ?
La FHV est un partenaire essentiel pour la coordination entre les hôpitaux qu’elle représente et le canton. Nous entretenons une relation de confiance, dans un esprit de collaboration. Il s’agit d’une relation simple et fluide, les questions peuvent être abordées en toute transparence.

Qu’est-ce qui fait, selon vous, la spécificité ou la valeur ajoutée de ce partenariat ?
La FHV est en contact étroit et régulier avec les hôpitaux qu’elle représente, ce qui lui confère une très grande connaissance de la réalité quotidienne et opérationnelle de ceux-ci. La DGS peut donc s’appuyer en toute confiance sur la FHV, qui dispose généralement des éléments d’analyse ou de réponses nécessaires pour traiter les questions qui se posent. Lorsque ce n’est pas le cas, la FHV est très réactive pour mobiliser ses membres ou collecter les informations nécessaires. Cette disposition est souvent précieuse, certaines questions devant être réglées rapidement.

En quoi la FHV est-elle une interlocutrice utile et efficace pour la DGS dans ses échanges avec les établissements hospitaliers ?
La FHV permet de structurer et coordonner la transmission d’informations aux hôpitaux et/ou en provenance des hôpitaux. Elle est l’interlocutrice principale et prioritaire pour la DGS lorsqu’il s’agit de traiter de thématiques ou d’objets communs à tous les hôpitaux. La réactivité et l’agilité de la FHV sont deux qualités très appréciées dans ce cadre. Sa grande maîtrise du système de santé contribue à rendre notre collaboration particulièrement efficace.

Comment la FHV contribue-t-elle à faire circuler l’information, et à structurer le dialogue entre les autorités cantonales et les hôpitaux membres ?
La FHV possède des canaux de communication bien établis auprès de ses partenaires, ce qui simplifie les flux d’informations. Elle possède par ailleurs une très bonne connaissance du système hospitalier vaudois, de son historique et de ses enjeux. Cela lui permet de replacer dans son contexte et de mettre en perspective les demandes ou préoccupations émanant tant de la DGS que des établissements hospitaliers. Elle n’hésite pas, par ailleurs, à recourir à des échanges téléphoniques informels lorsque cela s’avère plus rapide et plus efficace. Ce type de communication ne peut fonctionner que dans le cadre d’une relation de confiance établie. Nous avons, de plus, des séances de coordination établies et régulières qui permettent d’échanger tant sur des sujets ou problématiques contextuels que sur des processus ou thèmes plus récurrents, permettant la circulation de l’information.

Pouvez-vous partager un exemple concret où la collaboration avec la FHV a été particulièrement précieuse pour la DGS en 2024 ?
La nouvelle planification hospitalière pour les soins somatiques aigus est entrée en vigueur le 1er janvier 2024. Celle-ci a nécessité une refonte complète des contrats de prestations. Dans ce cadre, la FHV a joué un rôle de facilitatrice dans la revue des changements proposés et leur transmission aux hôpitaux concernés.

La FHV contribue-t-elle à anticiper les enjeux du système de santé pour les années à venir ? Si oui, de quelle manière ?
Oui, par sa capacité à récolter les informations, à négocier les tarifs pour les hôpitaux, à alerter ou à traiter de problèmes transverses. Elle est impliquée dans de nombreux groupes de travail ou organes, permettant de représenter efficacement les établissements hospitaliers et d’anticiper les questions qui doivent être réglées. À titre d’exemple, la FHV est et sera une interlocutrice indispensable dans le cadre des travaux qui seront menés pour mettre en œuvre la réforme autour du financement uniforme des prestations (EFAS).

Qu’est-ce que cette collaboration vous permet d’atteindre, en tant qu’autorité cantonale, que vous ne pourriez pas faire aussi efficacement seule ?
La coordination sur des sujets transverses, permettant à la DGS de mener les discussions avec un interlocuteur plutôt que 12. La transmission d’informations qui passent par un seul canal, permettant d’éviter les redondances. Enfin, certaines questions ou des blocages éventuels sont anticipés ou réglés plus efficacement grâce à la collaboration établie entre la DGS et la FHV.

Selon vous, quelles sont les qualités clés qui rendent la FHV crédible et légitime dans le paysage sanitaire vaudois ?
Transparence, professionnalisme et cohérence dans la représentativité.

Que souhaitez-vous pour l’avenir de la collaboration entre la DGS et la FHV, au bénéfice des établissements membres et de la population ?
Poursuivre la collaboration dans le même esprit d’ouverture et de confiance qu’actuellement.

Piloter le numérique pour renforcer l’excellence hospitalière

Kim Nguyen
Directeur général de la FHVi

Nommé à la direction générale de la FHVi en mars 2024, Kim Nguyen revient sur une année intense, marquée par le lancement du projet DPI VD et la transformation en profondeur de l’association. Il décrit également le rôle stratégique qu’elle joue dans un contexte de digitalisation croissante des hôpitaux vaudois.

Vous avez pris vos fonctions à la FHVi en mars 2024, fort d’une expérience principalement acquise au sein d’organisations internationales. Qu’est-ce qui vous a conduit à prendre ce poste ?
C’est d’abord la mission de l’association qui m’a donné envie de m’y engager. La FHVi pilote et fait évoluer le système d’information de 12 hôpitaux régionaux : elle contribue ainsi à leur excellence et exerce une influence directe sur la qualité des soins et la sécurité des patient·e·s à l’échelle cantonale. Ayant réalisé l’essentiel de mon parcours dans le domaine de la santé, précisément parce que cet impact concret et social me tient à cœur, ce poste s’inscrivait dans la continuité de mon évolution professionnelle, répondait à mes valeurs et m’offrait l’opportunité de relever un défi de taille… Ce qui ne me fait jamais peur !
J’ai par ailleurs été très attiré par le contexte dans lequel se trouvait la FHVi : un moment charnière, avec des attentes croissantes de la part des établissements membres, la digitalisation qui s’accélère dans les hôpitaux et des enjeux importants de transformation pour l’association.

Quels ont été vos premiers constats à votre arrivée ?
L’assemblée générale de la FHVi avait approuvé en septembre 2023 un nouveau modèle de financement pour l’association. D’une cotisation unique, les membres avaient souhaité passer à un mécanisme plus flexible, offrant notamment à certains établissements la possibilité d’accélérer leur transformation numérique, tout en assurant une répartition équitable des coûts entre les membres. La mise en œuvre de ce modèle nécessitait d’engager plusieurs chantiers structurants. À mon arrivée, j’ai toutefois constaté que la FHVi ne reposait pas sur des bases suffisamment solides pour les conduire, et que des années de sous-investissements rendaient la transformation attendue particulièrement difficile.
Malgré cela, j’ai trouvé à la FHVi des équipes opérationnelles très engagées, qui faisaient beaucoup avec peu, animées par un réel attachement à la mission de l’association. Et j’ai également été très bien accueilli par les établissements : les échanges ont été directs et constructifs dès les premiers contacts. Ces conditions m’ont permis d’installer une nouvelle dynamique et d’assumer pleinement l’impulsion du changement. Celle-ci a trouvé un écho favorable auprès des hôpitaux et de l’État de Vaud, qui se sont mobilisés pour avancer ensemble.

Qu’est-ce qui vous a occupé en 2024 ?
Ma première démarche a été d’aller à la rencontre des établissements membres, pour comprendre leurs spécificités, leurs besoins, leurs fonctionnements. J’ai ensuite rapidement pris en main les chantiers liés au nouveau modèle de financement et à la transformation de la FHVi. Cela a notamment permis d’amorcer la structuration du suivi financier et du pilotage opérationnel, des domaines dans lesquels les processus étaient jusqu’alors largement inexistants. Il faut également noter qu’à mon arrivée, le comité de direction de la FHVi était provisoire ; il était donc essentiel de recruter de nouveaux profils, que je souhaitais très expérimentés, pour me soutenir dans ces travaux.
Au-delà de ces aspects organisationnels, l’année a été marquée par le lancement du projet DPI VD, dont l’objectif est de renouveler, à l’horizon 2027, le dossier patient informatisé (DPI) de 11 établissements membres de la FHVi et du CHUV. Nous avons publié l’appel d’offres en septembre, suite à de longs travaux préparatoires, menés en étroite collaboration avec l’ensemble des établissements concernés ainsi qu’avec l’État de Vaud.

En quoi consiste concrètement ce projet de renouvellement du DPI ?
Le DPI est l’outil de travail principal des cliniciennes et des cliniciens couvrant le « cœur de métier » des établissements de santé. La solution actuellement utilisée par 11 des hôpitaux membres de la FHVi et par le CHUV, Soarian, arrive en fin de vie : il faut donc la renouveler. Ce projet est une opportunité unique de moderniser nos processus cliniques et organisationnels, d’anticiper la transition vers la médecine numérique de demain et d’offrir aux professionnel·le·s de santé un instrument plus performant. L’ambition est de disposer d’un DPI commun, intégrant toutes les fonctionnalités dont les établissements ont besoin dans un seul environnement, afin de renforcer la continuité des soins entre les différents établissements vaudois, d’améliorer le pilotage du système de santé et d’harmoniser les pratiques à l’échelle cantonale. À terme, ce sont les patient·e·s qui bénéficieront d’un suivi mieux coordonné, d’une prise en charge plus fluide et d’une sécurité accrue. Il s’agit donc d’un enjeu stratégique majeur.

Quel regard portez-vous sur le rôle de la FHVi, dans ce projet, mais aussi de manière plus générale ?
Dans le cadre du projet DPI VD, la FHVi a permis de rassembler les établissements autour d’un objectif commun, malgré des contextes, des ressources et des priorités parfois différents. Elle a aussi assuré un travail de coordination et de traduction des besoins, afin que les exigences des établissements soient bien prises en compte dans le cahier des charges de l’appel d’offres.
Plus largement, je vois le rôle de l’association comme celui d’un partenaire stratégique au service des établissements sanitaires – hôpitaux, pharmacies d’hôpitaux, réseaux de soins, EMS et centres de secours et d’urgences – qui nous confient leur informatique. Elle leur permet de se concentrer sur leur mission principale, à savoir soigner, et de bénéficier d’un système d’information performant, cohérent et évolutif. Pour nos membres, le modèle mutualisé leur évite en outre d’en assumer seuls la responsabilité et les coûts.

Comment voyez-vous la FHVi évoluer dans les années à venir ?
Je pense que nous allons renforcer notre rôle d’appui aux métiers hospitaliers, en étant toujours plus proactifs dans l’identification et la mise en œuvre de solutions technologiques qui leur apportent une réelle valeur. L’association devra faire le lien entre les métiers et les nombreuses opportunités qu’offre le numérique, pour que les établissements puissent en tirer pleinement parti. Dans un environnement en évolution permanente, les exigences en matière de cybersécurité ne feront que croître : nous devrons donc également continuer à nous adapter, à renforcer nos dispositifs et à maintenir un haut niveau de vigilance. Tout cela passera par des investissements importants, que la FHVi aura justement pour mission d’orienter, de prioriser et d’accompagner.

Au cœur des projets numériques, un rôle d’interface entre les métiers et l’informatique

Anne-Laure Nicoulaz
Responsable équipe Analyse Métier
FHVinformatique (FHVi)

Arrivée à la FHVi
1er août 2019
Formation professionnelle
Diplôme de laborantine médicale (École cantonale vaudoise de laborantins médicaux)
Les analystes métier de la FHVi traduisent les besoins exprimés par le personnel médico-soignant, administratif ou logistique des établissements en spécifications techniques à destination des équipes informatiques en charge du système d’information.
Historiquement, leur intervention concernait principalement le périmètre du dossier patient informatisé, soit les processus liés aux patient·e·s et à la production des soins. Sous la conduite d’Anne-Laure Nicoulaz, l’équipe s’est étoffée et compte désormais quatre collaboratrices, qui apportent leur expertise à l’ensemble des domaines fonctionnels des établissements membres.
À la FHVi, les analystes métier jouent un rôle clé dans la réussite des projets informatiques. Leur mission : faire le lien entre les attentes des établissements et les possibilités offertes par le numérique, pour un impact concret sur la qualité des soins et le quotidien des utilisateur·trice·s du système d’information. Rencontre avec Anne-Laure Nicoulaz, responsable de l’équipe d’analyse métier au sein de l’association.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous spécialiser dans l’analyse métier, en particulier dans le domaine hospitalier ?
J’ai débuté ma carrière en laboratoire, avant de rejoindre le CHUV en 2007. J’y ai occupé plusieurs fonctions au sein du département d’oncologie, où j’ai été amenée à collaborer avec des équipes informatiques et à coordonner des projets impliquant des outils numériques. C’est ainsi que j’ai acquis, « sur le tas », les compétences techniques qui m’ont progressivement fait évoluer vers la fonction d’analyste métier. Un rôle qui me plaît particulièrement, car il permet d’apporter une réelle valeur aux métiers de l’hôpital et d’avoir un impact concret sur le quotidien des utilisatrices et utilisateurs du système d’information.

Comment décririez-vous ce rôle au sein de la FHVi ?
Les analystes métiers sont le trait d’union entre deux univers : les métiers hospitaliers et l’informatique. Notre travail consiste à recueillir les besoins exprimés par les établissements – ce qu’ils souhaitent faire, comment, pourquoi – et à les traduire en spécifications techniques pour les équipes IT chargées de concevoir et faire évoluer nos solutions numériques. Inversement, nous devons aussi expliquer les contraintes informatiques aux métiers : parfois, nous ne pouvons pas répondre exactement à leur demande, par exemple pour des raisons de sécurité ou parce que la fonctionnalité souhaitée n’est pas compatible avec le reste du processus hospitalier concerné. Ce rôle de médiation est essentiel, car les deux parties parlent souvent des langages très différents. Si l’on ne crée pas cette passerelle, on court le risque de mal comprendre le besoin ou de livrer une solution qui ne répond pas à la demande.

Comment s’organise votre travail avec les établissements ?
Lorsqu’une demande d’évolution d’un outil ou de numérisation d’un processus touche à l’organisation ou aux pratiques métiers de l’hôpital, une analyste métier de la FHVi est systématiquement impliquée dans le projet. Son travail débute par une phase d’immersion : elle s’approprie le contexte, mène des interviews individuels ou des ateliers collectifs pour bien comprendre les pratiques existantes, et réalise même parfois des observations directes (le « shadowing », qui consiste à suivre une personne dans son quotidien et à noter tout ce qu’elle fait, les outils qu’elle utilise, les difficultés qu’elle rencontre). Cette phase permet de formaliser le fonctionnement existant et d’anticiper les impacts qu’un changement pourrait entraîner sur d’autres processus ou services de l’hôpital. À partir de là, on peut définir avec les utilisateur·trice·s le fonctionnement cible.
Ensuite viennent la phase de test, la préparation du déploiement, la vérification en production, l’accompagnement des utilisateur·trice·s et la production des guides pratiques.

Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce rôle ?
Il faut savoir prendre de la hauteur pour évaluer les impacts d’un changement sur l’ensemble du système d’information et de l’organisation hospitalière. Par exemple, une demande visant à simplifier un formulaire d’admission aura des répercussions sur le travail des soignant·e·s en aval, qui ont besoin de certaines informations pour anticiper les besoins en soins ou en matériel spécifique. Sans une vision d’ensemble, une amélioration locale peut déstabiliser le travail d’autres équipes. Il faut aussi faire preuve d’empathie, comprendre les contraintes du terrain comme celles du monde IT, et être rigoureux dans la récolte et la formulation des besoins. Une autre qualité essentielle est la capacité à challenger ce qui est exprimé : creuser, confronter les points de vue, élargir la réflexion pour éviter une vision trop partielle des problématiques rencontrées par un corps de métier.

Quels bénéfices les établissements retirent-ils du travail des analystes métier ?
C’est un travail qui a une très grande valeur et les établissements en sont très satisfaits. Avec une analyse pointue des processus et des pratiques métiers existants, et une compréhension des besoins partagée par toutes les parties prenantes, les solutions mises en œuvre par les équipes techniques sont forcément plus qualitatives. Dans le domaine des flux patients par exemple, où nous avons amené plusieurs établissements à automatiser des processus qui nécessitaient beaucoup d’opérations manuelles et qui reposaient sur quelques personnes clés, la démarche a permis des gains d’efficience indéniables.

Comment votre rôle s’articule-t-il avec les compétences présentes en interne dans les établissements ou chez d’autres prestataires ?
À ma connaissance, il n’existe pas d’équivalent à notre dispositif : la FHVi est aujourd’hui la seule structure à proposer aux établissements vaudois une équipe d’analystes métier spécialisée dans le domaine hospitalier. Plusieurs hôpitaux ont aussi créé des équipes d’analystes internes et certain·e·s consultant·e·s se sont spécialisé·e·s dans le domaine de la santé mais les sociétés de services n’ont pas, en règle générale, la masse critique nécessaire pour développer ce type d’expertise, car elles doivent répondre à des clientèles variées et ne se consacrent pas exclusivement au secteur hospitalier. Cela dit, on commence à voir émerger certaines compétences en interne de nos établissements, ce qui témoigne d’un intérêt croissant pour ce rôle et sa valeur ajoutée.

En quoi votre travail incarne-t-il la mission de la FHVi ?
La FHVi a pour mission de soutenir ses membres dans la mise en œuvre de solutions numériques cohérentes, fiables et qui répondent à leurs exigences spécifiques. Le rôle des analystes métier s’inscrit pleinement dans cette logique : en formalisant les besoins, en structurant les processus et en veillant à ce que les solutions mises en œuvre soient à la fois compatibles avec l’existant et adaptées aux attentes du terrain, nous contribuons à renforcer l’efficience, la qualité et la sécurité du système d’information.

« Notre valeur ajoutée, c’est la connaissance fine du milieu hospitalier et de ses contraintes »

Christophe Lugon
Responsable des Chef·fe·s de projets
FHVinformatique (FHVi)

Arrivée à la FHVi
1er juin 2017
Formation professionnelle
Bachelor en informatique et systèmes de communication (HEIG-VD)
Chef de projet à la FHVi depuis huit ans, Christophe Lugon accompagne les établissements membres et les partenaires de l’association dans la mise en œuvre de leurs projets numériques. À travers un pilotage structuré, une coordination étroite avec les équipes métier et une connaissance fine du terrain, il contribue à renforcer l’efficience et la qualité des systèmes d’information hospitaliers.

Vous avez rejoint la FHVi il y a 8 ans en tant que chef de projets. Comment la fonction a-t-elle évolué depuis votre arrivée ?
Lorsque j’ai rejoint la FHVi, les projets étaient encore gérés de manière artisanale, sans réelle méthodologie. Depuis, nous avons connu une montée en maturité progressive mais significative : structuration des processus, outils de suivi, accompagnement renforcé des établissements. L’arrivée du gestionnaire du portefeuille de projets (PMO) il y a quelques années, qui qui en assure désormais la supervision globale, a aussi apporté une vision transversale qui faisait défaut auparavant et permis de consolider les bonnes pratiques. Aujourd’hui, deux départements disposent de leur propre pôle de gestion de projet. C’est une évolution en profondeur, qui nous permet de mieux maîtriser les projets dans toute leur complexité.

Qu’est-ce qui vous a attiré et vous plaît dans cette fonction ?
J’ai été attiré par la mission de l’association. Investir du temps ici a du sens : nous travaillons pour un système qui profite à toute la population et contribuons directement à améliorer la qualité des soins dans le canton.

J’apprécie aussi la variété des contextes dans lesquels nous intervenons. Nous collaborons avec 12 hôpitaux et 10 partenaires, chacun ayant ses spécificités, ses ambitions, ses contraintes. Cela rend chaque projet unique. Par ailleurs, le secteur de la santé a longtemps accusé un certain retard en matière numérique. Il reste une marge de progression considérable, et contribuer à faire évoluer les systèmes d’information de ces établissements est très stimulant.

Concrètement, quel est votre rôle dans un projet ?
Lorsqu’un établissement exprime une demande — pour une nouvelle fonctionnalité, le remplacement d’un outil ou la numérisation d’un processus, par exemple — je suis chargé de structurer le projet pour qu’il avance dans de bonnes conditions. Cela commence par la récolte d’informations, la rédaction d’une charte projet, la planification des ressources, l’élaboration d’un calendrier, l’évaluation des risques et la définition des mesures pour en limiter l’impact. Ensuite, je veille au respect de la feuille de route et à la validation des étapes dans les délais. J’assure également un rôle de supervision auprès des autres chef·fe·s de projets : je contrôle le passage des jalons clés, je les accompagne au quotidien et suis leur personne de référence en cas de difficulté. Je peux aussi participer aux comités de pilotage, où se prennent les décisions opérationnelles et où se font les arbitrages nécessaires.

Quel regard portez-vous sur le projet de renouvellement du dossier patient informatisé et comment y êtes-vous associé ?
C’est un projet majeur qui implique un grand nombre de parties prenantes et qui aura un très fort impact sur le quotidien des professionnel·le·s du secteur hospitalier vaudois. À la FHVi, des travaux préparatoires ont été engagés dès 2020, mais c’est en 2024 que le projet est entré dans sa phase décisive, avec une dynamique d’alignement entre nos membres, le CHUV et l’État de Vaud autour d’un objectif commun. Cela a débouché, en septembre 2024, sur la publication d’un appel d’offres cantonal, porté par 11 établissements représentés par la FHVi et le CHUV.

En collaboration étroite avec les équipes du CHUV, nous avons rédigé le cahier des charges de l’appel d’offres et conçu la démarche d’évaluation. Je fais également partie du bureau chargé de coordonner les nombreux·ses acteur·trice·s impliqué·e·s, notamment un groupe restreint composé de représentant·e·s des établissements ainsi qu’un large panel d’expert·e·s métier qui sera chargé d’évaluer les fournisseurs potentiels.

D’autres projets vous ont-ils marqué en 2024 ?
Nous avons par exemple accompagné l’ouverture d’un nouveau site hospitalier à Y-PARC à Yverdon (voir p. 8), dans le cadre de la relocalisation de certaines activités cliniques des Établissements Hospitaliers du Nord Vaudois (eHnv). Ce site devait accueillir une permanence médicale, des consultations spécialisées et une unité de radiologie.

Nous avons pris en charge l’ensemble du volet numérique, depuis l’installation de l’infrastructure technique jusqu’au déploiement et paramétrage des applications métier : gestion administrative et financière, ressources humaines, dossier patient informatisé, radiologie, pharmacie, etc. Ce projet a exigé une coordination étroite avec les équipes métier des eHnv. Ces dernières ont beaucoup apprécié notre réactivité, puisque nous avons livré un site pleinement fonctionnel dans un délai très court.

Vous avez également accompagné l’Hôpital Intercantonal de la Broye (HIB) dans l’implémentation d’un nouvel outil de gestion des admissions opératoires (voir p. 16). En quoi consistait ce projet ?
Ce projet visait à structurer un processus jusque-là largement manuel, en dotant les équipes d’un outil pour coordonner toutes les étapes précédant une opération : réservation de salle, consultation d’anesthésie, commande de matériel, etc. L’objectif était que chaque acteur·trice dispose d’une vision claire de l’état d’avancement du parcours patient et soit notifié·e en cas de changement, en fonction de son rôle.

Nous avons mené une dizaine d’ateliers de conception avec nos business analysts et les équipes de l’HIB, en identifiant pour chaque domaine un·e interlocuteur·trice clé – chirurgien·ne·s, anesthésistes, gestionnaires de flux, régulateur·trice·s du bloc. Cette approche a permis d’adapter l’outil au contexte local. L’appropriation a été rapide, sans résistance, avec un impact positif indéniable sur le quotidien du personnel qui prépare les interventions.

En quoi votre approche diffère-t-elle de celle d’une société de services externe ?
Notre valeur ajoutée, c’est la connaissance fine du milieu hospitalier et de ses contraintes. Nous travaillons dans un environnement où cohabitent plus de 120 applications, avec des flux de données complexes et des métiers très différents. Pour que les projets fonctionnent, il faut comprendre les processus hospitaliers, les interdépendances et les usages réels sur le terrain. Cette connaissance nous permet de mieux anticiper les contraintes des établissements, de nous y adapter, et de faire preuve de souplesse dans la conduite des projets. À la FHVi, nous avons aussi la chance de pouvoir compter sur une équipe d’analystes métier spécialisée dans le domaine hospitalier, qui nous permet de traduire les attentes des utilisateur·trice·s en solutions adaptées aux réalités du terrain.

La FHVi vue par ses membres

Alain Périat
Directeur général
Réseau Santé Balcon du Jura (RSBJ)

La FHVI, fédération informatique hospitalière, joue un rôle clé en fournissant des outils performants et adaptés aux besoins des institutions de santé. Pour les petites structures, elle offre une réponse efficace et de qualité, difficilement accessible autrement en raison des coûts et des ressources nécessaires. Ses orientations garantissent un dispositif informatique sécurisé et adapté aux défis futurs, tout en nécessitant une collaboration étroite entre institutions et des investissements financiers pour réussir ses missions.

Marc Allemann
Directeur général
Établissements Hospitaliers du Nord Vaudois (eHnv)

À l’heure où les pressions financières hospitalières s’intensifient, les eHnv ont fait le choix nécessaire mais déterminé d’investir dans leur système d’information avec leur partenaire informatique. Les eHnv bénéficient de l’expertise de la FHVi en la matière et de la coordination qu’elle assure entre ses membres, exercice parfois complexe au vu de leur hétérogénéité. Toutefois, nous restons pleinement engagés aux côtés de la FHVi, tournés vers l’avenir. L’arrivée d’un nouveau Directeur général insuffle un réel dynamisme et nous avons confiance en sa capacité à relever les défis à venir avec ses équipes.

Luis Villa
Directeur général
Fondation Saphir

Consciente que sa mission première est d’accompagner les Personnes, et face aux enjeux de cybersécurité, la Fondation Saphir a choisi d’externaliser ses services informatiques à la FHVi. Elle souligne la qualité du support de premier niveau, la disponibilité et l’amabilité des technicien·ne·s proches du terrain. Les compétences spécifiques en cybersécurité sont un véritable gage de sécurité pour une structure comme la nôtre.

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