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Rapport de gestion 2020

Dans ce rapport de gestion 2020, la FHV et la FHVI ont souhaité mettre en lumière 15 acteur-trice-s, représentant les divers métiers au sein des hôpitaux membres et de la FHVI, qui se sont impliqué-e-s avec détermination et solidarité durant la pandémie. Nous les remercions toutes et tous, ainsi que leurs collègues, pour leur engagement sans faille.

  • Eliana Martins Duarte Pereira
    Agente de bionettoyage, Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC)
  • Devis Santangelo
    Responsable support et centre de services, Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)
  • Brian Coley
    Directeur logistique et systèmes d’information, Hôpital intercantonal de la Broye (HIB)
  • Anne Durrer
    Responsable du centre Covid-19 des Pâquis à Morges (EHC)
  • Dr Julien Ombelli
    Directeur médical et médecin chef de service des urgences, Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv)
  • Benoît Esseiva
    Responsable du département, Système d’Information Pilotage Référentiel et Contenu (SIPRC),
    Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)
  • Manon André
    Cuisinière en diététique, Hôpital de Lavaux
  • Jérôme Rudaz
    Directeur ressources humaines, Institution de Lavigny
  • Marie-Claude Rouge
    Responsable du département Système d’Information de Gestion de l’Hôpital (SIGH),
    Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)
  • Olivier Cochereau
    Directeur des soins, Groupement Hospitalier de l’Ouest Lémanique (GHOL)
  • Nicolas Büchler
    Responsable des services transversaux, Fondation Rive-Neuve
  • Pascale Meylan
    Directrice générale, Pôle Santé Vallée de Joux (PSVJ)
  • Grégory Pontillo
    Responsable du département Système d’Information Patient et Production de Soins (SIPPS),
    Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)
  • Marina Kreus
    Infirmière cheffe du Service de Psychiatrie et Psychothérapie de la Personne Agée (SPPPA) et infirmière cheffe Soins Psychiatriques Accueil Urgence Liaison (SPAUL) et Equipe Mobile d’Intervention Rapide psy (EMIR), Fondation de Nant
  • Muriel Faienza
    Responsable de la communication, Fondation Asile des Aveugles

Rapport de gestion 2020

Dans ce rapport de gestion 2020, la FHV et la FHVI ont souhaité mettre en lumière 15 acteur-trice-s, représentant les divers métiers au sein des hôpitaux membres et de la FHVI, qui se sont impliqué-e-s avec détermination et solidarité durant la pandémie. Nous les remercions toutes et tous, ainsi que leurs collègues, pour leur engagement sans faille.

  • Eliana Martins Duarte Pereira
    Agente de bionettoyage, Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC)
  • Devis Santangelo
    Responsable support et centre de services, Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)
  • Brian Coley
    Directeur logistique et systèmes d’information, Hôpital intercantonal de la Broye (HIB)
  • Anne Durrer
    Responsable du centre Covid-19 des Pâquis à Morges (EHC)
  • Dr Julien Ombelli
    Directeur médical et médecin chef de service des urgences, Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv)
  • Benoît Esseiva
    Responsable du département, Système d’Information Pilotage Référentiel et Contenu (SIPRC),
    Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)
  • Manon André
    Cuisinière en diététique, Hôpital de Lavaux
  • Jérôme Rudaz
    Directeur ressources humaines, Institution de Lavigny
  • Marie-Claude Rouge
    Responsable du département Système d’Information de Gestion de l’Hôpital (SIGH),
    Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)
  • Olivier Cochereau
    Directeur des soins, Groupement Hospitalier de l’Ouest Lémanique (GHOL)
  • Nicolas Büchler
    Responsable des services transversaux, Fondation Rive-Neuve
  • Pascale Meylan
    Directrice générale, Pôle Santé Vallée de Joux (PSVJ)
  • Grégory Pontillo
    Responsable du département Système d’Information Patient et Production de Soins (SIPPS),
    Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)
  • Marina Kreus
    Infirmière cheffe du Service de Psychiatrie et Psychothérapie de la Personne Agée (SPPPA) et infirmière cheffe Soins Psychiatriques Accueil Urgence Liaison (SPAUL) et Equipe Mobile d’Intervention Rapide psy (EMIR), Fondation de Nant
  • Muriel Faienza
    Responsable de la communication, Fondation Asile des Aveugles

La pandémie au sein de la FHV

Catherine Labouchère

Catherine Labouchère
Présidente FHV 2012 – avril 2021

Le vendredi 13 mars 2020 restera gravé dans les mémoires. Ce jour-là, le Conseil fédéral annonce des mesures drastiques afin de lutter contre la pandémie. Pour les institutions FHV, cela s’est traduit par des mesures aussi immédiates qu’inédites : suppression des opérations non urgentes, prestations ambulatoires limitées, gestion des flux Covid et non Covid, mobilisation et reconversion du personnel soignant et non soignant, généralisation du télétravail pour les postes administratifs, approvisionnement en matériel spécifique, gestion des autorisations pour le personnel frontalier… sans parler des mille et un autres sujets qui ont occupé et préoccupé le secrétariat général.

Ce dernier s’est impliqué pour coordonner, trans- mettre, informer, et souvent rassurer des interlocuteurs devenus multiples. La crise s’est avérée être une démonstration directe de la compétence et de l’efficacité de la secrétaire générale et de son équipe – deux atouts que nous connais- sions déjà auparavant et qui ont pris alors toute leur dimension. Je souhaite la remercier vivement aujourd’hui, ainsi que celles et ceux qui l’ont épaulée. Ils-elles ont assuré brillamment le volet opérationnel d’une crise sans précédent.

En tant que présidente, mon rôle a été d’établir, dès les premiers jours de cet état d’urgence, un lien fort et constant avec les autorités politiques, ceci afin de garantir une trésorerie suffisante, la délivrance d’autorisations adéquates et un suivi permettant le fonctionnement des hôpitaux. La première vague passée, la préoccupation légitime des hôpitaux FHV a été de faire face aux pertes d’exploitation. A cet effet, des réunions entre le président de la commission des finances du Grand Conseil et la FHV ont régulièrement eu lieu dès le printemps. Ainsi, un crédit de CHF 160 millions a été validé au début de l’été. Instaurée dans un moment de crise, cette relation avec les autorités s’est avérée essentielle pour faire connaître les réalités et besoins du terrain au pouvoir politique. Nul doute que Mme la députée Carole Dubois, élue pour me succéder en 2021 à la présidence de la FHV, perpétuera ce lien.

A l’heure de remettre mon mandat, je remercie toutes celles et tous ceux qui m’ont permis de vivre ces neuf années remplies de défis et d’actions au service de la cause FHV. Je forme mes meilleurs vœux pour l’avenir de l’association, qui a toute sa place dans le monde hospitalier vaudois.

La pandémie comme révélatrice de notre société encore trop peu digitalisée

Alain Gasser, Président de la FHVI
Alain Gasser
Président FHVI

Madame Catherine Labouchère a relevé dans son éditorial l’incroyable succession d’événements auxquels il a fallu faire face en 2020, ainsi que toutes les mesures prises pour affronter une crise sans précédent. Notre système de santé national a su être flexible ; la possibilité, si pénible à concevoir, de devoir instaurer des critères de tri dans les hôpitaux a été évitée, même s’il a parfois été nécessaire de reporter certaines prestations jugées moins urgentes.

Reste que la pandémie n’est pas tout à fait derrière nous, et que nous vivons encore sous le coup de restrictions sociales, alors même que le virus continue de muter. Après la réorganisation des hôpitaux et la mise en oeuvre de tests à large échelle, nous sommes entrés aujourd’hui dans la phase de la vaccination de masse, sans savoir encore si nous devrons faire face à d’autres vagues, combinées avec d’autres variants qui pourraient nécessiter des reformulations de vaccins, et donc de nouvelles campagnes de vaccination. De cette épreuve collective, il est probable que ce qui marquera le plus nos esprits sera cette impression d’interminable attente, assortie d’innombrables incertitudes bien souvent déstabilisantes.

En essayant de tirer de premières conclusions, on peut affirmer aujourd’hui que si les solutions, le pilotage et l’action sur le terrain ont globalement bien fonctionné, on peut toutefois se poser des questions sur l’efficacité globale des systèmes d’information : étaient-ils suffisamment solides pour assurer une coordination efficace de tous les acteurs en temps réel ? Rien n’est moins sûr. La pandémie a mis en évidence le retard de notre pays, pourtant si développé et bénéficiant d’un très haut niveau d’éducation, en termes de numérisation.

Faut-il en conclure qu’être un pays riche est contre-productif ? Craignons-nous d’envisager des harmonisations à l’échelle du pays ? Notre vision du fédéralisme et de l’atomisation des responsabilités nous empêche-t-elle de concevoir des systèmes d’information coordonnés forts et solides ? Peut-être devrions-nous oser une centralisation de certaines informations ; peut-être n’aurions-nous rien à perdre et tout à gagner ? Quelle que soit la réponse à ces questions, une seule certitude : il est important d’au moins y réfléchir.

Je conclurai cet éditorial en exprimant ma profonde admiration pour vous toutes et tous qui avez, chacun-e à votre niveau de responsabilité, donné le meilleur de vous-même pour faire face à un événement aussi singulier que déstabilisant. Merci !

Lorsque les crises agissent en révélateur

Patricia Albisetti, Secrétaire générale de la FHV

Patricia Albisetti
Secrétaire générale FHV

Tout le monde en conviendra, l’année que nous venons de vivre fut hors du commun. Face à l’épreuve, notre système sanitaire et hospitalier a résisté et mieux encore, il a parfaitement su remplir sa mission ! Il ne fait pas de doute qu’une fois la crise liée au Covid-19 derrière nous, nous repenserons aux événements vécus lors de cette mémorable année 2020 et tout particulièrement à certains moments-clés.

Le rapport de gestion que vous tenez entre les mains se veut un témoin de la réalité vécue par les femmes et les hommes qui étaient au front, dans les hôpitaux de la FHV de même qu’à la FHVI. Ce rapport est l’occasion de leur rendre hommage, quelle que soit leur activité ou fonction. En parcourant ces pages, vous lirez les témoignages de celles et ceux qui se sont impliqué-e-s sans compter au bénéfice des patient-e-s et de la population de ce canton. Car c’est bien grâce à ces collaborateur-trice-s que les hôpitaux ont pu fonctionner et remplir leur mission de santé publique. La solidarité et l’engagement sans faille de chacun-e ont montré qu’ensemble nous sommes capables de relever des défis majeurs.

Un système sanitaire solide face aux épreuves
Le 13 mars 2020, la vie d’avant prend brusquement fin : les autorités fédérales et cantonales décrètent l’état d’urgence. Toutes les personnes qui le peuvent se retrouvent en télétravail. En quelques heures, il a fallu repenser l’organisation et les priorités. Annuler toutes les séances pour se consacrer uniquement à la crise sanitaire. Il a été indispensable de se familiariser rapidement avec les visioconférences. Répondre à des questions innombrables et prendre des décisions à un rythme effréné. Les problèmes posés par la pandémie ont été nombreux. Par exemple, du jour au lendemain, les hôpitaux n’ont plus eu la possibilité de se fournir en matériel de protection via leurs canaux habituels. Il a donc fallu, dans l’urgence, se coordonner avec les services de l’Etat pour assurer l’approvisionnement afin que le personnel médico-soignant puisse travailler en toute sécurité.

Chaque jour, de nouveaux problèmes ont surgi. Même si rien ne fut simple, des solutions ont toujours pu être trouvées grâce à l’agilité et au bon sens dont tout le monde a su faire preuve. La crise a mis en évidence l’extraordinaire solidarité et coopération entre tous les acteurs du système sanitaire vaudois. L’engagement hors norme qui a été constaté est la preuve de sa force et de sa solidité.

Bravo et merci à toutes et tous; vous vous êtes révélé-e-s parfaitement professionnel-le-s, exemplaires et solidaires !

De nouveaux modes de travail

Philippe Theytaz, Directeur de la FHVI

Philippe Theytaz
Directeur FHVI

La pandémie a bousculé nos habitudes de travail. En novembre 2019, mois le plus chargé de notre histoire en terme de sollicitations à notre support afin d’assurer la mise en service et le déménagement de l’hôpital de Rennaz, nous ne nous doutions pas qu’à peine trois mois plus tard, ce record serait dépassé. En effet, dès ce fameux vendredi 13 mars, notre helpdesk et les équipes applicatives sont passés en mode de crise afin de permettre la mise en place du télétravail pour un bon nombre de collaborateur-trice-s et d’adapter diverses solutions du Système d’Information (SI). Si pour certains le télétravail faisait déjà partie des habitudes, ce nouveau mode de fonctionnement a été, pour beaucoup, adopté dans l’urgence.

Les équipes ont développé de nouveaux écrans, tableaux de bord et configurations pour permettre un maximum de visibilité sur les cas Covid, l’occupation des lits de soins intensifs et l’utilisation des respirateurs. Le SI a été reconfiguré en fonction des modifications d’organisation entreprises par les hôpitaux et pour assurer le suivi clinique et administratif de ces nouveaux patients, la planification des ressources et la facturation des activités. Les tests Covid à large échelle ont aussi nécessité des développements afin de faciliter les prises de rendez-vous et automatiser la diffusion des résultats. Le mois de novembre a été le plus chargé, preuve en est le nombre de SMS de confirmation de rendez-vous, de diffusion des résultats et d’envoi de codes sécurisés. Les jours de pointe, ce sont quelque 3500 SMS qui ont été envoyés. Le travail concernant le soutien à la vaccination a démarré fin 2020 et sera l’un des sujets du rapport 2021.

Des solutions numériques à la transformation digitale
L’année 2020 a également coïncidé avec la fin du plan directeur 2016-20 du SI. Une réflexion stratégique a permis de jeter les bases de son évolution future et de l’organisation qui y est liée. Ce travail se poursuit encore aujourd’hui afin de passer de la phase numérique, représentée par la mise en place du dossier patient informatisé Soarian, à une transformation digitale souhaitée pour son remplacement qui interviendra dans les années à venir.

La pandémie a mis en exergue certaines lacunes en termes de numérisation et de fragmentation de l’information et souligné le caractère indispensable des outils numériques. Je retiens que dans l’urgence, des évolutions majeures ont pu être réalisées, les obstacles habituels liés à la résistance au changement et à la protection des données s’amenuisant considérablement dans des circonstances exceptionnelles.

De nombreux projets ont été entrepris en 2020 et de nombreux autres doivent encore l’être afin de soutenir au mieux le travail des métiers présents dans nos hôpitaux. Je remercie tou-te-s les acteur-trice-s qui y contribuent aussi bien à la FHVI qu’au sein des établissements. Un grand bravo pour le travail accompli.

Une année 2020 sous le signe du Covid-19
FHVFHVI

Première vague

Premiers cas

Dès février, le système sanitaire vaudois est en alerte. Les nouvelles provenant d’hôpitaux italiens sont inquiétantes.
Fin février, l’OFSP lance sa campagne de prévention. Affiches rouges et premiers pictogrammes : se laver les mains, tousser dans son coude, respecter les distances physiques. Le 28 février, le Conseil fédéral interdit les manifestations de plus de 1000 personnes. La Fête du personnel de l’Hôpital Riviera-Chablais, prévue le 6 mars, est annulée !

Fermeture des frontières et manque de personnel

La fermeture des frontières génère un stress important dans les hôpitaux de la FHV. Ils ont besoin du personnel frontalier pour fonctionner. Il est urgent et nécessaire de trouver des solutions. En accord avec les autorités cantonales, des « laissez-passer » sont mis à disposition et permettent aux frontaliers de venir travailler. Les hôpitaux pourront fonctionner. Malgré cela, le personnel vient à manquer. Le Canton de Vaud et les institutions sanitaires mettent en place, dans l’urgence, un dispositif permettant de faire appel à des renforts. Étudiants, retraités, toutes les compétences sont les bienvenues.

#Chaos

13 mars : annonce d’une fermeture complète du pays et obligation de télétravail. 17h30 : séance de groupe afin d’organiser au mieux la semaine suivante. Deux collaborateurs souhaitent rester au bureau pour des questions pratiques et tous les autres s’en vont, ordinateur sous le bras et le coeur lourd. Les premières semaines, chaque fin de vendredi est marquée par le débriefing de la semaine et un apéro via Skype. À certaines occasions, comme un anniversaire, un café – toujours via Skype ! – est organisé pour maintenir une dynamique d’appartenance à l’équipe.
Cette situation a mobilisé rapidement l’ensemble des acteurs du SI, en particulier l’équipe du Support pour organiser la mise en place du télétravail et celle de l’Information Décisionnelle. L’enjeu pour celle-ci : mesurer rapidement l’ensemble des cas de Covid-19 dans nos hôpitaux, information cruciale pour leur organisation mais aussi pour le Canton et la Confédération, afin de permettre une vue globale de cette crise sanitaire. La collecte de ces données a nécessité une forte collaboration avec le personnel médico-soignant, et une adaptation de certaines pratiques de saisie.

Semi-confinement

Le Conseil d’Etat vaudois active le plan ORCA. Il ordonne aux hôpitaux de déprogrammer toutes les interventions non urgentes pour faire face à l’afflux de patient-e-s atteint-e-s de Covid-19.
Les établissements publics « non essentiels » sont fermés; l’armée et la Protection civile sont mobilisées afin de soutenir le système de santé. Le médecin cantonal ordonne la fin des visites dans les hôpitaux vaudois.

25 février

Premier cas de Covid-19 en Suisse, au Tessin

27 février

Premier cas vaudois de Covid-19

5 mars

Premier décès en Suisse, dans un hôpital vaudois

11 mars

L’OMS décrète l’état de pandémie

Le télétravail devient la nouvelle norme

Le télétravail est la règle pour le personnel administratif : les services de l’Etat se réorganisent et les hôpitaux doivent s’adapter. Le télétravail chamboule les canaux de communication habituels et cette situation est un défi pour tout le monde.
Les locaux de la FHV / FHVI sont soudainement désertés malgré la charge de travail colossale. Chaque collaborateur doit s’organiser au mieux ; nous découvrons les visioconférences qui deviendront la règle. Les téléphones sont constamment occupés.

#Workfromhome

Les besoins liés au télétravail ont été gérés très rapidement grâce à une architecture technique déjà en place et le déploiement rapide des outils nécessaires sur des milliers de postes de travail. Peu de coûts supplémentaires ont ainsi été engendrés en ce qui concerne les équipements informatiques des divers hôpitaux de la FHV. La disponibilité et la performance des plateformes techniques se révèlent encore plus indispensables.

Pénurie de matériel de protection

Chaque jour, de nouveaux cas, de nouveaux décès. Et chaque jour, la même question : le système de santé et le personnel au front vont-ils tenir ? Une pénurie de matériel de protection s’annonce : il manque des masques, du gel hydroalcoolique, des respirateurs pour les patient-e-s aux soins intensifs… C’est le branle-bas de combat pour trouver et se procurer le matériel nécessaire, pour les patient-e-s et pour le personnel dont le dévouement est incroyable. La population ne s’y trompe pas : chaque soir, elle applaudit aux balcons les soignant-e-s !

Manque de trésorerie

Aux problèmes sanitaires s’ajoutent les inquiétudes financières pour les hôpitaux de la FHV : les recettes ambulatoires s’effondrent. Rapidement, il faut trouver de la trésorerie. Les autorités sont remarquablement réactives : CHF 50 mios sont débloqués pour pallier le manque de recettes.

Alain Berset fait le buzz

Le Conseil fédéral assouplit les règles sanitaires et prévoit une sortie progressive du semi-confinement ; le conseiller fédéral en charge de la santé, Alain Berset, fait le « buzz ». Sa phrase « il faut agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire » devient culte.

13 mars

Le Conseil fédéral annonce des mesures inédites et immédiates, et introduit un contrôle des frontières

16 mars

Le Conseil fédéral déclare l’état d’urgence dans toute la Suisse

14 avril

L’OFSP affirme que le pic de la vague est atteint

27 avril

Reprise des activités non Covid dans les hôpitaux vaudois

Été

#Retrouvailles

Une équipe ravie de se retrouver, malgré quelques craintes pour certains.
Les avantages du télétravail apparaissent : équilibre entre vie privée et vie professionnelle, plus de stress sur la route, au bureau un environnement plus calme que dans un espace de travail ouvert, et le constat qu’on peut travailler sans problème depuis n’importe où. L’été est un répit aussi après les nombreuses demandes auxquelles il a fallu faire face durant la première vague, puisque c’est à ce moment-là que la majorité des adaptations sur le système d’information ont été effectuées.

Aide du Canton pour les hôpitaux FHV

Dans les hôpitaux, la reprise de l’activité « normale » est plus lente que prévu.
Des patient-e-s atteint-e-s de Covid-19 ont encore besoin d’hospitalisation et il faut protéger les patient-e-s non Covid. Le canton n’a pas pris encore de décision quant à une compensation financière et les déficits hospitaliers s’annoncent importants. Les hôpitaux sont très inquiets et des plans d’économie sont déclenchés.
La crise sanitaire s’éloigne, une crise financière s’annonce. Le Conseil d’Etat et la commission des finances du Grand Conseil ont accepté un crédit supplémentaire de CHF 160 mios pour compenser une partie des pertes des hôpitaux et institutions sanitaires causées par la crise liée au Covid-19.

#Industrialisation

L’été a permis de consolider et fiabiliser l’ensemble des processus mis en place lors de la première vague. La palette des mesures et indicateurs a été enrichie : taux d’occupation des soins intensifs, nombre de décès, analyses par localité et population… Avec pour objectif l’obtention d’une vue d’ensemble la plus juste possible. Au-delà des indicateurs liés aux patient-e-s, les établissements ont également mis en place un suivi pour leur personnel, ce qui a permis une meilleure adaptation et planification des ressources dans les services.

Retour à la vie normale, vraiment ?

En août, le nombre de cas augmente à nouveau. Entre 100 et 300 par jour, soit une situation comparable à celle du mois d’avril ; l’inquiétude augmente partout. Dans le canton, le port du masque devient obligatoire dans tous les lieux publics fermés. La conseillère d’Etat Rebecca Ruiz relève que les hôpitaux vaudois tournent à plein régime. Le centre de traçage du canton double ses effectifs. L’automne s’annonce mal et la pandémie est de retour.

#Continuité

La migration Windows10 a été décalée de quelques mois seulement, et ce malgré un contexte compliqué. À noter : deux cas de Covid-19 uniquement au sein des équipes techniques de support et de déploiement W10, pourtant en permanence sur le terrain. Une bonne anticipation des stocks a permis d’éviter une rupture en termes de matériel, et ce en dépit d’une pénurie mondiale auprès des fournisseurs, compte tenu de l’arrêt de nombreuses usines de production et des délais de livraison rallongés.

11 mai

Ouverture progressive des commerces et restaurants

19 juin

Le Conseil fédéral lève l’état d’urgence. Les cantons retrouvent leurs prérogatives

25 juin

Aide financière importante pour le système sanitaire

15 septembre

Le canton de Vaud fait face à une forte recrudescence de cas de Covid-19

Deuxième vague

Ça recommence…

Le nombre des hospitalisations et de décès augmente continuellement. Les centres de traçage et contact sont surchargés et celui du canton de Vaud ne fait pas exception. Ses effectifs sont augmentés en toute urgence. Dans les hôpitaux vaudois, le nombre de patient-e-s afflue à nouveau et les services de soins intensifs sont submergés. Une cellule de coordination romande est créée afin que des transferts de patient-e-s entre les cantons soient possibles. Les statistiques d’occupation des lits sont publiées quotidiennement. Le rouge, synonyme d’une forte occupation des lits hospitaliers, domine.

Nouvelles mesures nationales

Le 19 octobre, le Conseil fédéral, après consultation des cantons, annonce des mesures nationales : le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics, télétravail recommandé, limitation à 15 personnes pour les restaurants et rassemblements, interdiction des événements de plus de 50 personnes, réunions privées limitées à 10 personnes ; les bars et restaurants ont l’obligation de baisser le rideau entre 23h et 6h du matin.

#Raslebol

Nouvelle annonce d’une obligation de retour en télétravail, cette fois-ci beaucoup plus difficile à mettre en place. La majorité des collaborateurs n’en ont plus envie et demandent à pouvoir être présents. Le contact s’avère donc bien être essentiel…Mise en place d’un planning des présences sur inscriptions pour « réserver sa place », afin que le nombre de personnes par locaux et les distances soient respectés… Pas toujours facile 😉 !

#Factures

Les adaptations du système de facturation sont à nouveaux nombreuses. Les tarifs changent en permanence. Les demandes sont faites aujourd’hui pour hier. Il a fallu et il faut encore être toujours super réactif-ve aux changements !
Merci à tou-te-s les collaborateur-trice-s d’avoir affronté cette pandémie avec rigueur et professionnalisme, et ce même si le moral n’était pas toujours au beau fixe…

#Ready

Nous étions prêt-e-s ; les indicateurs et tableaux de bord mis en place ont permis aux hôpitaux de mieux appréhender cette deuxième vague. Les processus en amont étaient fiabilisés, permettant par exemple une attente de moins de 5 minutes pour un test en drive-in. Les rouages étaient bien huilés. Distillant une information de qualité, les tableaux de bord sont devenus un outil indispensable pour mesurer au jour le jour l’évolution de cette pandémie, garantissant ainsi une meilleure prise en charge des patient-e-s.

14 octobre

L’OFSP annonce la plus forte hausse du nombre de nouvelles infections en 24 heures en Suisse : 2823 cas

28 octobre

Durcissement des mesures fédérales

Début novembre

Les cantons de Vaud, Jura, Neuchâtel et Fribourg déclarent l’état de nécessité

#Accélération

Octobre-novembre : mise en place de la stratégie de tests Covid à large échelle. Il faut soutenir les équipes des walk-in, drive-in et autres portakabins qui se sont organisées pour pouvoir gérer ce flot plus massif de personnes à tester. La solution du portail patient est utilisée pour faciliter le suivi des tests et surtout automatiser la distribution des résultats, qui peuvent ainsi être communiqués par SMS aux testé-e-s dans des délais très courts avec une diminution significative des ressources mobilisées.

Une deuxième vague bien plus forte

Les courbes statistiques s’affolent : le nombre de patient-e-s hospitalisé-e-s dépasse le pic de la première vague début novembre. Le matériel médical et de protection ne fait pas défaut. Mais l’inquiétude est vive, le personnel hospitalier manque. Beaucoup de collaborateur-trice-s sont touché-e-s par le Covid-19. Épuisement, quarantaine, etc. L’absentéisme est en forte hausse et les patient-e-s affluent. La plupart des hôpitaux sont à nouveau contraints de suspendre les visites et les activités programmées. L’ampleur de cette deuxième vague surpasse nettement la première.

Une lueur d’espoir ?

Fin de l’année, le nombre de patient-e-s hospitalisé-e-s commence enfin à se stabiliser, puis lentement, très lentement, à décroître. Cette année 2020, qui restera exceptionnelle, s’achève sur une note d’espoir. La vaccination et les mesures sanitaires laissent augurer une année 2021 plus sereine… Croit-on.

#Vaccin

Décembre, la vague de vaccination se prépare : quelle solution pour planifier et documenter ce nouveau besoin qui se précise pour le début 2021? Nombreux échanges avec le CHUV et Unisanté pour déterminer la meilleure solution à mettre en place pour soutenir et faciliter ce processus et assurer le suivi et le reporting à tous les niveaux, Canton et Confédération notamment.

Fin novembre

Le pic de la deuxième vague est atteint

Mi-décembre

Le canton de Vaud planifie et organise des centres de vaccination et les hôpitaux sont sollicités

19 décembre

Swissmedic autorise le premier vaccin contre le Covid-19 en Suisse, le Pfizer/BioNtech (le Moderna suivra le 12 janvier 2021)

Chiffres clés de la FHV

2020

Nombre de cas Covid-19 traités dans les hôpitaux de la FHV (soins aigus somatiques) :

1ère vague (du 15 mars au 15 mai 2020)

2e vague (du 1er septembre au 31 décembre 202)

accouchements

journées d'hospitalisation

Cette baisse de 9% par rapport à 2019 est due à la baisse d’activité liée au Covid-19 et à l’arrêt de l’activité de la Fondation Miremont.

Répartition des journées d’hospitalisation

effectifs en EPT *

*équivalents plein temps

soignant-es (EPT)

médecins (EPT)

répartition des collaborateur-trices (EPT)

Répartition des effectifs en EPT par âge et par genre

Répartition des effectifs en EPT par profession et par genre

  • Médecins + prof. universitaires secteur médical 16% 16%
  • Personnel soignant secteurs de soins 42% 42%
  • Personnel des autres disciplines médicales 14% 14%
  • Personnel administratif 13% 13%
  • Personnel économat, transports et service de maison 13% 13%
  • Personnel service technique 2% 2%

(F – H)

Médecins + prof. universitaires secteur médical
565521

Personnel soignant secteurs de soins
2460498

Personnel des autres disciplines médicales
722240

Personnel administratif
685220

Personnel économat, transports et service de maison
530382

Personnel service technique
6111

Chiffres clés FHVI / Covid-19

appels au helpdesk le 16 mars (moyenne journalière 2019 = 144 appels)

appels au helpdesk durant le mois de mars

demandes d’accès distant VPN au SI en mars (nb de demandes en 2019 = 642). Plus de 2800 accès VPN installés sur l'année

L’actualité de nos membres, hors Covid-19

Janvier

L’association Pôle Santé Vallée de Joux (PSVJ) reprend au 1er janvier 2020 les missions des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv) et de l’Association pour la santé, la prévention et le maintien à domicile (ASPMAD) du Nord vaudois sur le territoire de La Vallée. À cette même date, le PSVJ devient membre de la FHV.

Le protocole d’accord signé fin 2019 pour une bascule de la CCT San vers la CCT HRC est mis en oeuvre. Cette première étape répond à une volonté d’amélioration des conditions salariales du personnel des institutions sanitaires parapubliques vaudoises.

Nouvelle édition du séminaire « Rôle des conseils d’administration dans la qualité et la sécurité des soins ». Celui-ci a pour but de transmettre les connaissances et la compréhension des meilleures pratiques de gouvernance, des stratégies pour leur mise en oeuvre et leurs impacts sur la qualité des soins.

Avril

Le Conseil d’Etat adopte l’actualisation de l’arrêté des établissements hospitaliers admis à pratiquer à la charge de l’assurance obligatoire des soins (liste LAMal). Le Pôle Santé Vallée de Joux a été créé, l’Hôpital du Pays-d’Enhaut a été intégré au Pôle Santé Pays-d’Enhaut, le site de Rennaz de l’Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais, est entré en exploitation et la Fondation Miremont a cessé ses activités hospitalières.

Le Conseil d’Etat adopte un EMPD (exposé des motifs et projet de décret) autorisant à accorder, jusqu’à un maximum de CHF 60 mios, une garantie temporaire complémentaire de l’Etat de Vaud à l’Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC) pour les emprunts bancaires qu’il a contractés. La garantie accordée à l’HRC pour son fonds de roulement est également prolongée au-delà du 30 septembre 2020.

Mai

La Commission des Finances recommande au Grand Conseil d’adopter un décret urgent pour assurer la viabilité financière de l’Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais.

M. Stephan Hänsenberger, nommé directeur général ad interim de l’Hôpital intercantonal de la Broye, entre en fonction.

Catherine Labouchère

Juin

Suite aux rapports sur la gouvernance et l’organisation médicale de l’Hôpital intercantonal de la Broye (HIB), tous les membres du Conseil d’établissement ont remis leur mandat pour permettre à l’institution de repartir sur de nouvelles bases. Le Département de la santé et de l’action sociale vaudois et la Direction de la santé et des affaires sociales fribourgeoise les remercient de leur engagement au service de l’HIB dans une période difficile.

M. Pierre-François Leyvraz est nommé directeur général ad interim de l’Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais.

Catherine Labouchère

Le Pôle Santé Vallée de Joux lance les démarches en vue de la construction d’un EMS au Sentier, comprenant une augmentation du nombre de lits, avec les missions de gériatrie et de psychiatrie de l’âge avancé.

La Fondation Rive-Neuve nomme M. Nicolas Büchler à la direction générale ad interim.

Catherine Labouchère

Août

Mme Isabelle Moret, présidente du Conseil national et présidente de H+, visite plusieurs hôpitaux de la FHV.

Septembre

L’Hôpital intercantonal de la Broye inaugure La Maison de la Santé de Moudon (MSM). Sous un même toit, la MSM accueille un centre médico-social (CMS), une policlinique médicale et chirurgicale, un centre d’accueil temporaire (CAT), des cabinets de physiothérapie et de podologie.

Réunis en assemblée générale ordinaire le 9 septembre 2020, les délégués de la FHV ont procédé à l’élection de leur nouvelle présidente. Mme Carole Dubois, députée au Grand Conseil vaudois et municipale à la commune du Chenit a été brillamment élue et prend ses fonctions le 1er avril 2021. Mme Dubois succède à Mme Catherine Labouchère qui aura présidé la FHV pendant 9 ans.

Catherine Labouchère

Le Groupement Hospitalier de l’Ouest Lémanique annonce l’ouverture d’une « École de l’asthme ». L’équipe pédiatrique du Pôle parents-enfants a développé, en partenariat avec la Ligue Pulmonaire Vaudoise, un programme d’éducation thérapeutique, proposé à des enfants et à leurs parents.

Octobre

Le Conseil d’établissement de l’Hôpital intercantonal de la Broye est entièrement renouvelé. Il sera présidé par M. Stephan Hänsenberger, qui a assumé jusqu’alors la direction ad interim de l’établissement.

Mme Brigitte Rorive Feytmans est élue à la présidence du Conseil d’établissement de l’Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais.

Catherine Labouchère

Novembre

Le Grand Conseil décide de reconduire le décret sur la régulation des équipements médico-techniques lourds de cinq années supplémentaires, soit jusqu’au 15 décembre 2025.

M. Jean-Marie Surer est le nouveau président du Conseil d’administration de l’Ensemble Hospitalier de la Côte (EHC).
Il succède à M. Patrice Girardet qui a assuré la présidence de l’EHC pendant 12 ans.

Catherine Labouchère

En collaboration avec l’unité de neurologie de l’Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais, l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin ouvre une consultation de neuro-ophtalmologie et un service d’imagerie spécialisée à Rennaz.

Décembre

Le Conseil d’établissement de l’Hôpital intercantonal de la Broye désigne M. Rodolphe Rouillon à la fonction de directeur général. Il prendra ses fonctions en 2021.

Catherine Labouchère

SwissDRG SA présente la V1.0 de ST Reha, un nouveau système tarifaire national uniforme pour la réadaptation. Il entrera en vigueur au 1er janvier 2022.

Partie financière FHV

2020

Partie financière FHVI

Évolution financière 2020

Depuis l’année 2013, le budget de la FHV Informatique est basé sur un taux unique de cotisations pour l’ensemble de ses membres hospitaliers, celui-ci étant fixé par l’assemblée générale. La FHVI a pu inté­grer dans ces cotisations l’ensemble de ses charges (exploitation et investissement). D’autres recettes diverses viennent s’ajouter pour couvrir la prise en charge de prestations à des entités apparentées aux hôpitaux (pharmacies, centres de secours et d’urgence, EMS, Réseaux Santé, CEESV et autres). Ces re­cettes ont contribué au résultat de l’exercice dont les charges étaient en ligne avec les prévisions.

Le taux 2020 a été fixé par l’Assemblée Générale à 2,3% du budget 2019 des charges hospitalières des membres. Il est resté constant, mais le ratio entre exploitation et investissement a dû être revu pour la troi­sième année consécutive, afin de pouvoir prendre en charge et soutenir les besoins induits par les projets de ces dernières années. En effet, le maintien en conditions opérationnelles de l’existant consomme une part toujours plus grande des moyens à disposition pour supporter les nouveaux périmètres métiers numérisés.

Le Comité a demandé de reconsidérer ce modèle de financement et le modèle organisationnel qui lui est lié afin de bien définir les rôles et responsabilités de chacun dans le cadre du projet Schéma Directeur Système d’Information 2021-2025 encore en cours. Concernant le financement, l’objectif est d’évoluer, sur plusieurs exercices comptables, vers des charges plus proches des usages de chacun des membres. Il s’agit de rendre plus visibles les coûts réels engendrés par les nouvelles demandes afin de mieux prioriser et plani­fier les projets toujours plus nombreux et spécifiques, par rapport au modèle actuel qui donne l’impression que la réponse à toutes les demandes est inclue dans la cotisation. Une première étape consiste à séparer les charges qui différencient de manière significative les membres entre eux. Il s’agira notamment, pour les quatre grands hôpitaux de soins aigus, de financer spécifiquement leurs activités d’imagerie et de laboratoire, moins présentes dans les autres établissements.

Évolutions des charges hospitalières, des postes de travail et du ratio des coûts informatiques

Organes décisionnels FHV

2020

FHV Comité directeur

PRÉSIDENCE Catherine Labouchère (jusqu’au 31.03.2021) | Présidente de la FHV
PRÉSIDENCE Carole Dubois (dès le 01.04.2021) | Présidente de la FHV
VICE-PRÉSIDENCE Thierry Siegrist | Institution de Lavigny
MEMBRE Mikael de Rham | Ensemble Hospitalier de la Côte (EHC)
MEMBRE Jean-François Cardis | Établissements Hospitaliers du Nord Vaudois (eHnv)
MEMBRE Daniel Walch | Groupement Hospitalier de l’Ouest Lémanique (GHOL)
MEMBRE Pascal Rubin (jusqu’au 31.05.2020) | Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC)
MEMBRE Pascale Castellani | Pôle Santé du Pays-d’Enhaut (PSPE)
MEMBRE Pascale Meylan | Pôle Santé Vallée de Joux (PSVJ)
MEMBRE Alain Périat | Réseau Santé Balcon du Jura (RSBJ)
MEMBRE Christian Moeckli | Fondation de Nant
MEMBRE Alexis Berger (jusqu’au 30.06.2020) | Fondation Rive-Neuve
MEMBRE Rodolphe Rouillon | Hôpital de Lavaux
MEMBRE Thierry Siegrist | Institution de Lavigny
MEMBRE INVITÉ Philippe Theytaz | Directeur de la FHVI
MEMBRE INVITÉE Patricia Albisetti | Secrétaire générale de la FHV

FHV Conseil des présidents

Catherine Labouchère (jusqu’au 31.03.2021) | Présidente de la FHV
Carole Dubois (dès le 01.04.2021) | Présidente de la FHV
Patrice Girardet (jusqu’au 31.10.2020) | Ensemble Hospitalier de la Côte (EHC)
Jean-Marie Surer (dès le 01.11.2020) | Ensemble Hospitalier de la Côte (EHC)
Bertrand Vuilleumier | Etablissements Hospitaliers du Nord Vaudois (eHnv)
Daniel Collaud | Groupement Hospitalier de l’Ouest Lémanique (GHOL)
Charly Haenni (jusqu’au 30.09.2020) | Hôpital Intercantonal de la Broye (HIB)
Stephan Hänsenberger (dès le 01.10.2020) | Hôpital Intercantonal de la Broye (HIB)
Marc-Etienne Diserens (jusqu’au 15.10.2020) | Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC)
Brigitte Rorive Feytmans (dès le 16.10.2020) | Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC)
Eric Fatio | Pôle Santé du Pays-d’Enhaut (PSPE)
Maximilien Stauber | Pôle Santé Vallée de Joux (PSVJ)
Robert-Tito Haarpaintner | Réseau Santé Balcon du Jura (RSBJ)
Jean de Gautard | Fondation de Nant
Mathieu Rieder | Fondation Rive-Neuve
Chantal Weidmann Yenny | Hôpital de Lavaux
Christiane Brouyère (jusqu’au 31.12.2020) | Institution de Lavigny

FHV Secrétariat général

Patricia Albisetti | Secrétaire générale
Ariane Bernichon | Assistante de direction
Veronica Coelho | Cheffe de projet « Sécurité des patients et qualité des soins (SPQS) »
Myriam Fonjallaz | Economiste
Adrien Hermann | Coordinateur développement durable
Blaise Meyer | Economiste
Elisabeth Oliveira Cuendet (jusqu’au 15.10.2020) | Consultante Clinique – Domaine des soins
Anthony Staines | Chargé du programme « Sécurité des patients et qualité des soins (SPQS) »
Anne-Marie Strauss | Secrétaire-réceptionniste

Organes décisionnels FHVI

2020

FHVI Comité de direction

PRÉSIDENCE Alain Gasser | Président, Fondation Prérisa
VICE-PRÉSIDENCE Daniel Walch | Directeur Général, Groupement Hospitalier de l’Ouest Lémanique (GHOL)
MEMBRE Patricia Albisetti | Secrétaire générale FHV
MEMBRE Pascal Rubin (jusqu’au 31.05.2020) | Directeur Général, Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC)
MEMBRE Arnaud Violland (dès le 01.06.2020) | Directeur Général adjoint, Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC)
MEMBRE Jean-François Cardis | Directeur Général, Etablissements Hospitaliers du Nord vaudois (eHnv)
MEMBRE Christian Moeckli | Directeur Général, Fondation de Nant
MEMBRE Rodolphe Rouillon | Directeur Général, Hôpital de Lavaux
MEMBRE Chantal Grandchamp (jusqu’au 31.08.2020) | Cheffe de service adjointe, Direction Générale de Santé (DGS)
MEMBRE Olivier Linder (dès le 01.09.2020) | Directeur Hôpitaux et Préhospitalier, Direction Générale de la Santé (DGS)
MEMBRE Pierre-François Regamey | Directeur Système d’Information CHUV
MEMBRE Osman Ratib | Médecin Chef de Service, Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC)
MEMBRE Patrick Amaru | Directeur Général, Direction générale du numérique et des systèmes d’information (DGNSI)
MEMBRE INVITÉ Vincent Castagna | Directeur Général, Fondation Asile des Aveugles
MEMBRE INVITÉ Philippe Theytaz | Directeur, FHV Informatique
MEMBRE INVITÉ Stephan Hänsenberger | Hôpital Intercantonal de la Broye (HIB)

Organigramme FHVI

Interviews

Voici 15 acteur-trice-s, représentant les divers métiers au sein des hôpitaux membres de la FHV et de la FHVI, qui se sont impliqué-e-s avec détermination et solidarité durant la pandémie. Nous les remercions toutes et tous, ainsi que leurs collègues, pour leur engagement sans faille.

Eliana Martins Duarte Pereira

Agente de bionettoyage, Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais (HRC)

Mon métier, je le fais pour le bien-être et la sécurité des patient-e-s. Je n’ai donc eu aucune peine à intégrer l’unité Covid, notamment vis-à-vis de mes collègues vulnérables. La première vague a été nettement plus stressante car il y avait beaucoup d’inconnues concernant ce virus, mais c’est mon quotidien de nettoyer des chambres en isolement. La différence entre une unité Covid et une unité sans Covid, c’est que l’on applique le bionettoyage dans toutes les chambres en situation d’isolement et qu’il faut apprendre certains gestes spécifiques par rapport au matériel de protection et aux méthodes de nettoyage. Je retiens de cette année « Covid » la valeur de mon métier, même si j’ai toujours eu le sentiment d’exercer une activité importante, et le fait d’avoir eu le privilège de pouvoir compter sur une équipe soudée.

Interview

Quels ont été les changements les plus importants dans votre travail quotidien durant la première vague?
Ce qui a changé avec ce virus, c’est que toutes les chambres restaient en isolement en permanence. Mes véritables alliés durant la première vague étaient l’Incidin (produit désinfectant) et la machine à vapeur.

Comment avez-vous intégré l’unité Covid et avez-vous reçu une formation spéciale pour cela?
Avant même qu’on me le propose, j’avais décidé que je voulais aller travailler dans cette unité, car je fais mon métier avant tout pour le bien-être et la sécurité des patients, et aussi par souci pour mes collègues vulnérables. Nous avons assisté à plusieurs vidéos de formation de l’HPCI (hygiène, prévention et contrôle de l’infection) et à une formation sur l’organisation et les méthodes de bionettoyage pour savoir comment nous allions procéder dans le secteur Covid. J’ai appris les gestes utiles dans cette situation, notamment la façon de mettre et d’enlever les gants ou son masque, ainsi que l’utilisation de la machine à vapeur.

Est-ce que cela a représenté des heures de travail supplémentaires?
Pas vraiment, sauf quelques journées qui ont été plus longues. Il y a au total 18 agent-e-s de nettoyage dans l’équipe, dont plusieurs personnes vulnérables. Deux personnes sont dédiées à l’unité Covid qui est séparée en cas avérés et cas suspects (en attente d’un résultat de test). Il y a eu beaucoup de solidarité dans notre équipe, avec notre hiérarchie, mais aussi avec toutes les équipes soignantes.

Avez-vous eu peur d’attraper le virus pour vous-même, mais aussi pour votre famille?
Peur non, mais j’étais inquiète, car je suis mère de 3 enfants en bas âge. J’ai toujours eu la conviction que le risque d’attraper ce virus était plus grand à l’extérieur, par exemple en faisant ses courses, qu’à l’hôpital où les gestes barrières sont intégrés.

Avez-vous été plus confrontée à la mort durant cette période et comment avez-vous surmonté le stress de la situation?
Bien sûr que je suis confrontée à la mort en travaillant à l’hôpital, mais aussi à la vie. Dans cette situation, j’avais beaucoup de peine pour les patients et leurs proches, car les visites n’étaient pas autorisées. J’essayais de leur transmettre un sourire avec les yeux ou un mot gentil.

Est-ce que vous avez senti la même reconnaissance de la part de l’hôpital ou de la population pour votre travail que pour celui du personnel soignant?
Oui, j’ai senti la reconnaissance de mes collègues vulnérables, de ma cheffe, des équipes soignantes et aussi des patient-e-s.

Devis Santangelo

Responsable support et centre de services, Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)

Grâce à une équipe fortement impliquée et un management agile, nous avons pu faire face au nombre record d’appels au helpdesk (437 appels le 16 mars contre une moyenne journalière en mars 2019 de 144) et à une demande massive d’accès à distance, soit 723 pour le seul mois de mars. La grande difficulté est que nous sommes passés d’un télétravail généralement souhaité à une situation imposée pour le personnel hospitalier. Ce qui implique de consacrer plus de temps pour soutenir les personnes qui n’y sont pas préparées, tant au niveau du matériel à disposition que des connaissances informatiques. Ce défi a aussi été partagé par l’équipe du helpdesk qui s’est retrouvée en télétravail, une situation inédite qui nous a contraints à échanger par d’autres moyens.

Interview

Un confinement et le télétravail obligatoire, cela représente quoi pour le helpdesk de la FHVI ?
L’infrastructure pour le télétravail était déjà en place dans les hôpitaux de la FHV, mais c’est le nombre de demandes qui a explosé. Nous sommes passés de 642 demandes annuelles d’accès distants en 2019 à 723 demandes pour le seul mois de mars.

Comment s’est effectuée la mise en place du télétravail et quelles ont été les difficultés ?
Il a fallu configurer les accès distants sur des postes privés, parfois partagés avec un conjoint, et surtout venir en aide à toutes ces personnes qui n’y étaient pas préparées. On est passé d’une situation de télétravail souhaité à un télétravail forcé, avec tout ce que cela implique comme problème: du matériel obsolète ou manquant, une mauvaise ergonomie, des connaissances lacunaires en informatique… Chaque cas à traiter prenait plus de temps qu’habituellement.

Quels ont été les défis principaux que vous avez dû relever lors de la première vague ?
Nous avons eu beaucoup d’appels pour la mise en place du télétravail. Nous avons eu jusqu’à 600 appels par jour et avons connu quelques goulots d’étranglement par rapport au matériel fourni. Sans compter tous les autres appels à traiter, comme par exemple les demandes habituelles concernant le dossier patient. Nous avions par ailleurs anticipé cette situation en contactant nos fournisseurs quelques semaines auparavant pour pouvoir potentiellement augmenter le nombre de connexions simultanées en cas de confinement. Heureusement, j’ai pu compter sur une équipe très impliquée et sur un management agile qui nous a permis d’agir plus vite en allégeant certaines procédures pour permettre de donner le plus rapidement possible tous les accès et outils nécessaires à nos utilisateurs.

Avez-vous dû affronter une surcharge de travail ?
Ces sont les jours qui ont suivi la configuration des accès à distance qui ont été les plus intenses car les gens, après avoir reçu leur accès distant, posaient beaucoup de questions par rapport à ce nouvel environnement de travail. Nous avons finalement pris une ressource externe pour nous soutenir. Nous avons également déployé des centaines de skype pour que le personnel hospitalier puisse faire des vidéo-conférences. Heureusement que nous bénéficions d’outils corporate et de moyen pour les diffuser quasi instantanément, ce qui nous permet d’être plus réactifs. La deuxième vague a été plus facile à aborder, même si certains éléments n’avaient pas été suffisamment anticipés dans les établissements.

Que retirez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
J’ai été très touché de voir mon équipe connectée depuis la maison, même tard le soir et sans l’avoir expressément demandé, pour configurer ces accès distants et répondre à nos utilisateurs. Il a aussi fallu s’adapter à l’environnement privé du personnel en télétravail, parfois sans moyen de se connecter à distance. Durant la deuxième vague, mon équipe a été éprouvée par cet éloignement social et des échanges moins personnels. Le travail s’effectue, mais ça manque de fun! Or il est important pour nous de garder le sourire car il s’entend au téléphone.

Brian Coley

Directeur logistique et systèmes d’information, Hôpital intercantonal de la Broye (HIB)

Mon plus grand souci, durant la première vague, a concerné l’approvisionnement en matériel de protection. Même si le personnel de l’hôpital n’a jamais manqué de rien, nous avons été à quelques jours de la rupture de stock durant le pic de la vague. Cela a été un combat de tous les jours pour trouver rapidement de nouvelles solutions tout en s’assurant de la qualité du matériel que nous recevions. Je suis néanmoins resté confiant, car nous avons toujours trouvé des solutions. Je suis très fier de mes équipes qui, durant toute la crise, ont été très réactives, flexibles et qui se sont investies sans compter pour garantir une disponibilité 7 jours/7 et 24 heures/24.

Interview

Quel a été votre plus grand défi lorsque de la première vague de la pandémie ?
L’approvisionnement, indiscutablement. Nous n’avions pas assez de stock de masques, de surblouses ou de gel hydroalcoolique pour ce genre de situation. Il a fallu être très réactif pour trouver des solutions au jour le jour, et 7 jours/7. Cela fait plusieurs années que nous travaillons en flux tendu car nous nous appuyons sur des fournisseurs historiques qui peuvent nous livrer le lendemain, notamment pour limiter la surface de stockage. Mais dans une telle crise sanitaire, nous avons dû chercher des fournisseurs supplémentaires que nous ne connaissions pas du tout. Il a fallu s’assurer de la qualité du matériel, sachant que les trois quarts des masques FFP2 que nous avons fait tester n’étaient pas satisfaisants. Cela implique, au final, des délais de livraison plus longs.

Avez-vous pu anticiper cette situation ?
D’une certaine manière oui. En voyant ce qui se passait en Italie, nous avons tout de suite passé de grosses commandes, ce qui nous a permis de ne jamais manquer de matériel même si, au plus fort de la crise, nous nous sommes retrouvés avec un stock de masques pour 5 jours seulement. Ce sont surtout les surblouses qui ont posé problème, car nous en consommions plus de 1000 par jour contre quelques-unes en temps normal. Les prix ont tellement pris l’ascenseur que nous avons dû chercher d’autres solutions. Notre prestataire en blanchisserie nous a ainsi fourni 1300 blouses lavables en tissu.

Quelles ont été les autres problématiques auxquelles vous avez été confronté ?
Nous avons dû, comme dans les autres institutions, séparer les zones Covid et les zones dites propres (entrée de l’hôpital, salles d’attente, soins intensifs), ce qui engendre de nombreuses adaptations, surtout dans un bâtiment des années 1970 comme le nôtre. Nous avons mis en place des structures temporaires à l’extérieur pour le centre de dépistage et avons créé un drive-in en l’espace de quelques jours. Cela nécessite d’organiser la signalétique, d’amener l’électricité, d’installer l’informatique, la fibre optique ou encore des toilettes. Nous avons aussi revu l’agencement de la partie restauration (ouverte uniquement pour le personnel) afin d’appliquer la distanciation physique. Il a fallu faire preuve de beaucoup de flexibilité et de réactivité face à des directives qui changeaient fréquemment.

Quels ont été les différences entre la première et la deuxième vague ?
La période estivale nous a permis de refaire le stock du matériel de protection. La pénurie a, cette fois-ci, concerné les gants, car la matière première – le nitrile – n’était plus disponible. Nous avons là aussi dû les tester. Ces problèmes d’approvisionnement nous ont finalement appris à utiliser le matériel de manière plus efficiente, en diffusant des directives claires au personnel sur leur utilisation. Nous avons également constitué un surstock pour certains matériels sensibles.

Est-ce que cette crise sanitaire a changé votre façon de travailler ?
Face à la situation, il nous a fallu quelques jours, voire quelques heures, pour mettre en œuvre certaines décisions, alors que cela aurait pris des mois auparavant. Malgré le stress ambiant, les liens au sein de mon équipe et avec les différents dicastères ont été renforcés, notamment grâce aux échanges permanents au sein de la cellule de crise. Cela a aussi été le cas avec les directeurs logistique d’autres établissements hospitaliers de Suisse romande. On s’est appelés, on s’est aussi rencontrés. Nous avons même fait du troc, au moment fort de la vague, lorsque l’un manquait de matériel et que l’autre en avait en stock. Nous avons convenu de pérenniser ces rencontres à la fin de la crise afin d’échanger les bonnes pratiques.

Anne Durrer

Responsable du centre Covid-19 des Pâquis à Morges (EHC)

Cette expérience a été magnifique d’un point de vue professionnel, mais surtout d’un point de vue humain. Grâce à beaucoup de créativité et de réactivité, nous avons réussi à mettre sur pied une structure et une équipe en un temps record afin de répondre aux attentes de notre population et de notre Canton. Nous avons recruté un grand nombre de jeunes professionnel-le-s du domaine des soins, mais également d’autres horizons, qui ont démontré une maturité, une gestion du stress, une qualité de prestations mais également un enthousiasme impressionnant. Nous avons aussi développé une excellente communication et collaboration avec les médecins en cabinet et nos partenaires des soins à domicile. Toutes les rencontres avec les patient-e-s, ainsi que leurs histoires personnelles, m’ont beaucoup touchée.

Interview

Dans quel contexte le Centre Covid-19 des Pâquis a été ouvert le 17 mars 2020 ?
Il s’agissait de protéger l’hôpital de Morges de l’arrivée massive de patients en séparant les flux pour éviter les contaminations, de dépister les patients symptomatiques vulnérables et de garantir un suivi rapproché après une hospitalisation liée au Covid-19. C’était une demande du Canton de mettre en place un centre ambulatoire renforcé. J’ai été désignée pour ce poste type « couteau suisse » où il fallait tout inventer et tout faire dans un délai très, très court. D’abord mettre sur pied la structure, organiser les espaces et gérer les flux, construire et former une équipe, commander le matériel nécessaire à l’exploitation, installer tous les équipements médicaux et informatiques. Ensuite, nous avons aménagé dans ce bâtiment des Pâquis, qui est en fait l’ancien hôpital de Morges, des locaux pour accueillir les patients, mais aussi une salle de radiologie et un laboratoire. Quotidiennement, je m’occupais autant de l’accueil et l’orientation des patients, de la gestion et l’encadrement de l’équipe, du dépistage, du nettoyage que du branchement de prises…

Quel a été votre plus gros challenge ?
Lorsque l’aide en personnel (protection civile, infirmières scolaires, etc.) mise à disposition par le Canton a été retirée fin avril 2020, il a fallu constituer en un temps record une équipe de professionnels compétents, dédiés, investis, et cela a été l’une des plus belles réussites de cette mission. Je suis impressionnée par la qualité des personnes qui travaillent ici et qui ont dû acquérir de nouvelles compétences, de nouveaux gestes. Je suis aussi ravie que nous ayons pu rapprocher la médecine hospitalière et la médecine communautaire au bénéfice de la patientèle. Ces liens vont sans aucun doute perdurer.

Que retirez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
En 2020, il y a eu plus de 40’000 tests effectués et plus de 4000 consultations. Cela en fait des histoires de vie ! Malgré l’afflux important, nous avons eu à cœur de prendre le temps d’écouter, d’expliquer, de tester et de rassurer. Nous sommes au service de notre bassin de population et nous avons réussi à répondre à son attente, mais également à celle du Canton.

Est-ce que cette crise sanitaire a changé votre regard sur votre profession d’infirmière ?
Non, pas du tout. Cela m’a surtout confortée dans ma vision d’un métier au cœur des soins. Il est absolument essentiel que les infirmier-ère-s soient formé-e-s à un haut niveau afin d’avoir les compétences leur permettant de faire face aux nouveaux enjeux sanitaires et à leur complexité. Il s’agit de faire preuve d’une grande faculté d’anticipation, d’analyse et d’adaptation.

Dr Julien Ombelli, Directeur médical et médecin chef du service des urgences,<br />
Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv)

Dr Julien Ombelli

Directeur médical et médecin chef du service des urgences, Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv)

Notre mode de gouvernance, avec une organisation qui tend vers plus d’horizontalité, a permis à nos équipes, dans ce contexte de crise, de démontrer leur créativité, leur réactivité et leur flexibilité. Nous avons réussi à mettre en place des solutions innovantes en un temps record sans avoir peur de faire faux. Car le pire, dans ce type de situations, c’est de ne pas prendre de décision. Notre drive-in Covid, le premier de Suisse romande, en est un exemple parfait. Nous avons pris en compte l’idée exprimée en séance d’état-major de crise et l’avons transformée en une structure performante, reconnue bien au-delà des frontières cantonales. Au final, nous avons aussi considéré cette période comme une opportunité d’apprentissage et de création plutôt qu’uniquement comme une catastrophe. Nous en ressortons avec des équipes éprouvées, mais également plus soudées.

Interview

Comment la gestion de la crise sanitaire s’est-elle organisée au sein des eHnv ?
Au sein de nos établissements, nous avons la volonté de travailler sans silo. La crise nous a permis de tester cette organisation plus horizontale. Avec le soutien et la confiance de notre directeur, nous avons considéré cette crise comme une opportunité à faire évoluer notre hôpital. Les membres de l’état-major de crise, incluant les directeur-trice-s ainsi que les responsables médicaux, des soins, de l’intendance, des cuisines, des ressources humaines, de la logistique, de la sécurité, des achats, du laboratoire, de la communication, du système d’information, se sont ainsi réunis une à deux fois par jour. Chacun-e a pu émettre des propositions que nous avons écoutées et respectées, pour ensuite décider ensemble et parler d’une seule voix. Ce modèle a très bien fonctionné, révélant une solidarité, une réactivité et une flexibilité impressionnantes de la part de nos collaborateur-trice-s.

Est-ce que votre expérience d’urgentiste et votre pratique médicale en Afrique a été un atout pour affronter cette pandémie ?
Certainement. La médecine d’urgence nous pousse à prendre des décisions rapidement et à les assumer sans avoir peur de faire faux. Il est possible de se tromper. Mais en étant entouré-e d’une bonne équipe, l’erreur est généralement corrigée quand la dynamique est positive. Le pire, c’est finalement de ne pas décider. La médecine de catastrophe, elle, nous apprend qu’il faut faire avec le peu que l’on a, car on n’a pas le choix. Lors de la première vague, nous avons ainsi fait avec les moyens du bord, géré et distribué le matériel au mieux, changé les habitudes, attribué d’autres tâches au personnel, abandonné les projets non prioritaires. Et surtout, nous avons fait confiance à nos collaborateur-trice-s, ce qui a renforcé la cohésion au sein des équipes.

Avez-vous pris des mesures particulières ?
Nous avons mis sur pied le premier drive-in Covid de Suisse romande. C’est certainement grâce à notre système de gouvernance décloisonné que ce genre d’initiative a pu émerger aux eHnv et être mis en œuvre rapidement. Notre directrice des laboratoires avait entendu parler d’un drive-in initié par le Canton de Berne et cette idée nous a convaincus. En un temps record, nous avons monté une mini start-up, impliquant une nouvelle équipe, la formation de collaborateurs, des autorisations de la ville vis-à-vis des espaces requis, la validation par le médecin cantonal ou encore la mise en place de la signalétique. Nous sommes ainsi passés de 15 tests PCR habituels à près de 700 par jour. Nous avons ensuite automatisé et informatisé les processus, ce qui nous a permis de communiquer les résultats en moins de 6h. Nous avons rencontré un vif succès auprès de patient-e-s venant des quatre coins de la Suisse romande. Je tiens à souligner la qualité de tout le système mis en place, de la prise de rendez-vous en ligne, en passant par la création du dossier médical en amont, le test lui-même, l’envoi au labo, jusqu’à l’appareil d’analyse qui transmet le résultat par mail directement au patient.

Est-ce que des contacts réguliers se sont mis en place avec les autres hôpitaux du canton ?
Durant la première vague, nous avons été seuls et avons eu le sentiment d’être livrés à nous-mêmes. On se téléphonait entre ami-e-s et collègues médecins de différents hôpitaux pour échanger nos connaissances, s’encourager. Durant la deuxième vague, nous étions plus structurés et avons pu participer à de nombreuses mises au point avec l’équipe du médecin cantonal et de la Direction générale de la santé afin de coordonner au mieux les efforts de chacun. Les soins intensifs romands se sont également parlé, beaucoup plus que lors de la première vague. Nous avons pu ainsi connaître en temps réel la situation des autres hôpitaux et pu prendre ensemble des décisions concernant le transfert des patients entre les hôpitaux.

Que retirez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
Ma principale frustration a été d’avoir dû « lâcher » mes équipes aux urgences pour assumer entièrement mon rôle de directeur médical dans ce contexte. Même si je suis un vrai clinicien, je me suis par contre découvert un réel intérêt pour la gestion de l’hôpital. Je me suis rendu compte que l’on tend vers le bon mode de gouvernance pour un hôpital de notre taille.

Est-ce qu’un événement vous a particulièrement touché durant l’année 2020 ?
Notre décision de fermer les blocs opératoires, avant même les mesures du Conseil fédéral. C’était une décision lourde de conséquences avec un impact immédiat sur les patients et le personnel, sans parler du risque financier important. Mais nous n’avions pas le choix, c’était dans l’intérêt des malades.

Benoît Esseiva, Responsable du département Système d'Information Pilotage Référentiel et Contenus (SIPRC), Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)

Benoît Esseiva

Responsable du département Système d’Information Pilotage Référentiel et Contenus (SIPRC), Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)

Avec mon équipe, nous nous sommes sentis investis de la mission d’aider coûte que coûte les hôpitaux en apportant le plus rapidement possible des données de qualité. La visibilité sur le flux des patient-e-s et les tendances observées ont permis aux états-majors de prendre des décisions cruciales et déterminantes pour gérer au mieux cette crise. À cette fin, nous avons mobilisé rapidement plusieurs personnes de mon équipe qui avaient pour mission de collecter, préparer, puis restituer ces données. Nous avons pour cela exploité notre entrepôt de données (Data Warehouse), mais également développé des tableaux de bord de toutes pièces. Le fait de capitaliser sur nos outils institutionnels partagés par tous les établissements de la FHVI a permis de réagir rapidement, de rationaliser la collecte de données et d’en faciliter la transmission. C’est l’une des raisons d’être de la FHVI.

Interview

Quels ont été les défis principaux que vous avez dû relever lors de la première vague ?
Début mars, nous avons été contactés par les eHnv pour les aider à dénombrer les cas qui allaient se présenter aux portes de leurs établissements. Il a fallu rapidement trouver un moyen de collecter l’information depuis nos systèmes, tout en nous coordonnant avec les actions menées sur le terrain. Ces établissements nous a ainsi servis de pilote pour élaborer à l’interne une solution viable et facile à mettre en place dans le délai imparti.

Avez-vous dû adapter les outils existants ?
Nous avons exploité notre entrepôt de données (Data Warehouse) en ajoutant la collecte de quelques formulaires issus de notre dossier patient informatisé (Soarian). Ces formulaires permettent aux infirmier-ère-s HPCI de déclarer les cas au fur et à mesure. Tout l’intérêt pour ces établissements était de centraliser l’information pour connaître le nombre exact de cas, puis de transmettre ces données au Canton et à la Confédération afin d’évaluer la vitesse de propagation du virus et ainsi adapter les mesures sanitaires. Nous avons également créé de toutes pièces des tableaux de bord afin de donner une vue d’ensemble de la situation.

Avez-vous rencontré des difficultés dans l’implémentation de ces outils ?
Oui, car cela demandait beaucoup de travail aux infirmier-ère-s HPCI qui étaient déjà débordé-e-s et qui n’étaient pas forcément présent-e-s tous les jours. Nous nous sommes donc tournés vers les laboratoires des hôpitaux pour collecter ces informations, mais certains d’entre eux sont délocalisés. Cela a donc pris quelques semaines pour mettre en place cette solution hybride et multi-sources. Pour les hôpitaux sans laboratoire, nous nous sommes appuyés sur le nombre d’admissions avec quelques critères discriminants, afin de s’approcher au mieux de la réalité. Au fil des semaines, les informations ont été consolidées et de plus en plus fiables. Car tout le défi était d’obtenir une donnée de qualité.
Durant l’été, sur la base des retours terrain, nous avons anticipé pour sécuriser et embellir les tableaux de bord afin d’obtenir des données plus fiables et une analyse plus fine. Les hôpitaux ont alors repris la main sur ces outils en fonction de leur organisation interne et de leurs besoins.

Comment les hôpitaux ont-ils utilisé ces données ?
L’état-major de crise devait connaître en tout temps le nombre de patients hospitalisés positifs afin d’adapter son organisation : piloter la gestion des lits, isoler certains patient-e-s dans des services dédiés, prendre la décision d’arrêter certaines activités ambulatoires, connaître la proportion de patient-e-s intubé-e-s, etc. On peut notamment suivre quotidiennement les évolutions et voir dans quelle proportion ces indicateurs varient. Cela permet aussi de mettre en évidence, par exemple, le nombre de collaborateur-trice-s positif-ve-s au Covid et ainsi de compléter/renforcer si nécessaire les équipes médico-soignantes avec des ressources externes.

Est-ce que cette crise sanitaire a changé votre façon de travailler ?
Mon équipe et moi-même, nous nous sommes sentis investis de la mission d’aider coûte que coûte les hôpitaux. Il y a eu un très bel investissement de toute l’équipe qui se sentait profondément concernée par cette problématique, car nous le vivions professionnellement mais aussi personnellement. Mes collègues ont transpiré un maximum pour apporter au plus vite une information cruciale pour la prise de décision. Je les félicite, ainsi que les autres équipes de la FHVI, pour leur contribution, leur dévouement et surtout leur détermination!

Manon André, cuisinière en diététique, Hôpital de Lavaux

Manon André

Cuisinière en diététique, Hôpital de Lavaux

Pour la brigade de notre cuisine, la crise sanitaire a d’abord été synonyme d’une diminution de notre travail suite à la fermeture du restaurant et du self-service pour les patient-e-s et les visites de l’extérieur. Malgré tout, je me suis considérée comme chanceuse par rapport aux cuisinier-ère-s travaillant dans d’autres lieux de restauration qui ont dû fermer durant de nombreux mois. Il nous restait tous les plateaux repas de l’hôpital et de l’EMS à préparer. En milieu hospitalier, je suis habituée à travailler dans des conditions d’hygiène irréprochables. Il a fallu néanmoins adapter la présentation des plats – tous emballés ! – et changer la disposition des tables et des chaises de la cafétéria accueillant le personnel suivant les changements de directives.

Interview

Quels ont été les changements les plus importants dans votre travail quotidien durant la première vague ?
Le restaurant et le self-service ayant été fermés suite aux décisions du Conseil fédéral, notre brigade d’une quinzaine de personnes s’est retrouvée en cuisine avec beaucoup moins de travail. Même si nous devions préparer tous les repas des résidents de l’hôpital et de l’EMS sur plateau, nous n’avions plus aucun banquet ou apéritif à préparer pour la clientèle extérieure. Cela signifie concrètement que nous avons dû prendre des congés que nous devrons compenser plus tard.

Est-ce que vous avez dû adopter du matériel ou des gestes différents ?
Nous sommes déjà habitués à travailler dans des conditions d’hygiène irréprochables. Parmi les quelques changements, on peut noter le port obligatoire du masque dès l’été. Nous avons également dû adapter certaines de nos pratiques: mettre toutes les préparations sous plastique ou dans un emballage, séparer les chariots de l’unité Covid des autres unités. Il fallait aussi s’adapter aux directives qui changeaient constamment: déplacer tables et chaises pour que les distances soient respectées lorsque le personnel venait manger à la cafétéria.

Que retenez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
Comme cuisinière, je me suis finalement trouvée chanceuse de travailler dans un hôpital, car j’ai continué à avoir une activité professionnelle. Ce qui n’a pas été le cas de bien d’autres lieux de restauration. Malgré le stress ambiant, les patient-e-s se sont montré-e-s plus accommodant-e-s qu’à l’accoutumée, conscient-e-s qu’il y avait bien pire qu’un plat qui ne leur plaisait pas.

Jérôme Rudaz, Directeur ressources humaines, Institution de Lavigny

Jérôme Rudaz

Directeur ressources humaines, Institution de Lavigny

Les grandes montées de stress durant la première vague ont été liées à l’indigestion des informations reçues qu’il fallait compiler, trier et transmettre, ainsi qu’au personnel frontalier qui représente un quart de nos effectifs : celui-ci allait-il être réquisitionné dans son pays ? Les frontières allait-elles fermer complètement ? Malgré la peur palpable de nos collaboratrices et collaborateurs, les individualités se sont rapidement effacées au profit du groupe. Chaque personne voulait participer à l’effort, quitte à endosser d’autres fonctions. Et ce qui semblait encore impossible quelques mois auparavant s’est rapidement mis en place, comme le télétravail. Nous avons assisté à une accélération de certaines pratiques qui font désormais partie de notre quotidien.

Interview

Quels ont été les défis auxquels vous avez été confrontés lors de la première vague, puis de la deuxième vague de la pandémie ?
Ils ont été nombreux. Il y avait une masse d’informations à compiler, trier et transmettre à notre personnel. Il fallait ensuite soutenir et accompagner les différents départements en déplaçant du personnel dans d’autres postes ou en faisant parfois appel à des intérimaires. Le défi organisationnel et administratif était immense, sans compter que les directives des autorités changeaient fréquemment. Malgré tout, nous avons réussi à faire preuve d’agilité et à gérer les incertitudes, avec notamment le soutien précieux de la FHV. Durant la deuxième vague, tous les processus étaient en place; nous étions mieux outillés, mieux organisés.

Qu’est-ce qui vous a marqué durant cette crise sanitaire ?
Le fait que les personnes se mobilisent aussi rapidement, en mettant de côté leurs individualités et en endossant de nouvelles tâches de manière volontaire. Nous n’avons jamais eu aussi peu d’absences. Un deuxième point qui m’a frappé est le fait que ce qui semblait impossible quelques mois auparavant a pu être mis en place rapidement et avec une grande efficacité. Le télétravail, par exemple, n’était de loin pas la norme et fait désormais partie de nos pratiques.

Par rapport à votre statut de président de la commission RH de la FHV, avez-vous mis sur pied des projets particuliers pour faire face à la crise sanitaire ?
Il n’y avait pas de projets particuliers, mais nous avions de nombreuses séances de coordination avec le secrétariat général. La grande difficulté était d’assurer les différents reportings demandés par les autorités. Cette partie était relativement chronophage car il fallait remplir un nombre impressionnant de tableaux excel sur la base de directives qui changeaient sans cesse. J’aurais préféré passer ce temps sur le terrain afin d’apporter un plus grand soutien psychologique aux équipes.

Quel événement de 2020 gardez-vous en tête ?
Nous avons vécu un moment suspendu dans le temps lorsque nous avons pu organiser deux apéritifs de remerciement au personnel durant l’été, aussi bien sur le site de Lavigny que sur celui de Plein-Soleil. Un retour presque à la normale, mais de courte durée.

Marie-Claude Rouge, responsable du département Système d’Information de Gestion de l'Hôpital (SIGH), FHVI

Marie-Claude Rouge

Responsable du département Système d’Information de Gestion de l’Hôpital (SIGH), Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)

Dès le début de la crise sanitaire, l’objectif principal de mes équipes a été de répondre aux demandes immédiates de nos hôpitaux membres, quitte à abandonner complètement les projets en cours. Nous avons ainsi adapté et développé les applications liées respectivement à la gestion administrative du patient, à la planification du personnel et à la facturation. Il a fallu être très réactif et à l’écoute des besoins pour trouver les meilleures solutions et pour adapter au fur et à mesure le système d’information de gestion hospitalier. Concernant le télétravail « forcé », certain-e-s collaborateur-trice-s de mon équipe ne l’ont pas forcément bien vécu au début, car nous avons l’habitude de beaucoup échanger entre nous. Après adaptation, nous avons constaté que cela peut tout de même bien fonctionner, ce qui permettra d’étendre cette pratique à qui le souhaite dans le futur.

Interview

Quels ont été les défis principaux que vous avez dû relever lors de la première vague ?
Nous avons senti une certaine inquiétude du côté des hôpitaux et nos équipes ont lâché leurs projets en cours pour répondre aux demandes immédiates de nos membres. Il a fallu notamment modifier la structure des services des hôpitaux, créer des alertes spécifiques afin de pouvoir tracer les patients Covid suspects ou avérés, adapter le paramétrage de facturation, adapter l’outil de planification et de paies.

Quels sont les applications de gestion que vous avez mis en place dans les hôpitaux membres de la FHVI ?
Nous avons en fait adapté les outils existants pour répondre à certains besoins spécifiques. Pour la partie «gestion administrative du patient», nous avons mis en place des alertes liées au Covid-19. Dans un deuxième temps, nous avons adapté le système de facturation en lien notamment avec les tests Covid et d’autres prestations, en particulier de laboratoire. Cela a demandé beaucoup de réactivité car les tarifs changeaient chaque semaine en fonction du nombre de tests effectués, avec des règles de facturation bien particulières selon la prise en charge.

Quels ont été les changements au niveau de la planification du personnel ?
Nous avons accompagné nos établissements pour l’adaptation des plannings des ressources humaines et créé de nouveaux horaires en lien avec le Covid-19. Au niveau des salaires, nous avons adapté les écrans afin de permettre la saisie des informations sur le-la collaborateur-trice en lien avec le Covid-19. Nous avons également créé de nouvelles rubriques de salaire permettant de rémunérer les collaborateurs en RHT ou recevant des APG Covid.

Quel autre soutien avez-vous apporté aux équipes RH ?
Nous les avons accompagnées pour qu’elles puissent suivre la documentation utile dans une GED (gestion électronique de documents) et la partager au sein de l’hôpital. Nous les avons beaucoup écoutées et conseillées pour trouver les meilleures solutions permettant notamment de suivre les coûts liés à la pandémie, informations ensuite transmises au Canton.

Qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans votre environnement professionnel durant la pandémie ?
Lors de la première vague et de la mise en place du télétravail dans mes équipes, j’ai été très étonnée de voir la différence entre ceux-celles qui étaient enthousiastes à cette idée et d’autres qui étaient proches de la déprime. J’ai donc organisé régulièrement des réunions skype informelles pour que l’équipe puisse échanger. Ensuite, la situation a changé. Les craintif-ve-s se sont bien habitué-e-s au télétravail, alors que les autres redoutaient le retour au bureau. Au final, la crise sanitaire nous a permis de voir que l’on fonctionnait très bien en télétravail, une pratique qui est en train d’être renforcée.

Olivier Cochereau, Directeur des soins, Groupement Hospitalier de l’Ouest Lémanique (GHOL)

Olivier Cochereau

Directeur des soins, Groupement Hospitalier de l’Ouest Lémanique (GHOL)

Cette crise sanitaire a véritablement rapproché les différents corps de métiers à l’hôpital. Nous nous rencontrions tous les jours au sein de la cellule de coordination pour mettre en place des stratégies communes face à l’afflux de patients. Durant la première vague, il y a eu de nombreux défis à relever tels que la formation rapide du personnel en soins généraux à la spécificité de prise en charge, la réorganisation des équipes et la gestion des flux patients. Lors de la deuxième vague, nous avons eu davantage de patients à traiter car il y avait, en parallèle, les cas non Covid. Mais nous étions plus agiles dans nos processus et mieux préparés, tant au niveau du matériel à disposition que de la prise en soins. Cette pandémie m’a rappelé la nécessité de placer la confiance et l’autonomie des équipes comme clés de réussite d’une organisation.

Interview

Quels ont été les changements majeurs de votre journée type auxquels vous avez dû faire face lors de la première vague de Covid-19 ?
Tous les projets consistant à définir la vision future des soins ont été mis en stand-by pour travailler davantage sur le terrain, sur les organisations, les processus et la coordination des soins afin d’identifier les bonnes compétences et le meilleur modèle de prise en charge. En tant que président de la cellule de coordination du GHOL, je rencontre tous les corps de métier pour échanger et mettre en place des stratégies communes.

Comment avez-vous réussi à maintenir une cohésion et une motivation dans les équipes malgré les signes de lassitude durant la deuxième vague ?
Nous avons continué à nous réunir au sein de cette cellule de coordination afin d’identifier des pistes d’amélioration du quotidien. La limitation des rassemblements, contacts et discussions, due à la distance physique, a été difficile à supporter, notamment dans nos organisations où la transmission et les échanges d’informations pour le patient sont essentiels. C’est pourquoi nous avons favorisé des rencontres en petits groupes, des possibilités de temps de parole avec des spécialistes et des moments de détente et de relaxation.

Que retenez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
Cette pandémie m’a rappelé la nécessité de placer la confiance et l’autonomie des équipes comme clés de réussite d’une organisation. Lorsque l’intérêt collectif prime, la motivation, la solidarité, l’implication et la flexibilité des personnes est décuplée et permet même d’endosser d’autres tâches. Nous pouvons être fiers de nos professionnels!

Est-ce que certaines pratiques vont être pérennisées ?
Nous avons décidé de transformer, après la crise, la cellule de coordination en séances de coordination hebdomadaires plus globales. J’espère que nous pourrons ainsi garder cette cohésion et cette proximité entre les différents métiers.

Nicolas Büchler, responsable des services transversaux, Fondation Rive-Neuve

Nicolas Büchler

Responsable des services transversaux, Fondation Rive-Neuve

Respecter les directives cantonales tout en offrant une fin de vie digne à nos patient-e-s, grâce notamment aux liens conservés avec leurs proches… tel a été le défi principal de notre hôpital de soins palliatifs durant la crise sanitaire. Nous avons ainsi isolé au maximum les patient-e-s dans leur chambre et mis en place des mesures différenciées pour les visites selon leur état de santé. Nous avons eu la chance d’avoir très peu de cas Covid, ce qui nous a permis d’accueillir les proches dans de bonnes conditions et de prendre le temps de leur expliquer des gestes barrières pas encore bien intégrés lors la première vague. Les cadres étaient beaucoup plus sur le terrain pour endosser de nouvelles tâches et, plus généralement, pour soutenir leurs équipes.

Interview

Qu’est-ce que la crise sanitaire a modifié dans votre quotidien professionnel ?
La longueur des journées et des semaines. Travaillant au sein d’une petite structure, les cadres ont travaillé beaucoup plus sur le terrain, week-ends et soirées compris, et ont endossé de nouveaux rôles pour soutenir leurs équipes. Nous nous sommes retrouvés à l’accueil pour accueillir et orienter les visiteurs, et leur expliquer les gestes barrières.

Avec une population particulièrement vulnérable, quels ont été les défis les plus importants que vous avez dû relever ?
La gestion des visites. Il a fallu jongler entre l’application stricte des directives et le fait d’offrir aux familles la possibilité d’accompagner leur proche jusqu’au dernier souffle, les visites étant permises en fin de vie. Ce qui n’est pas facile à mettre en place dans notre structure qui bénéficie de nombreux espaces ouverts pour favoriser la convivialité. Nous avons ainsi isolé au maximum les patients dans leurs chambres qui bénéficient néanmoins toutes d’un seul lit, d’une salle de douche et d’une sortie sur la terrasse. Nous avons finalement eu la chance d’avoir très peu de patients Covid (une dizaine sur 240 entrées en 2020), ce qui nous a évité de devoir séparer des espaces Covid et non Covid.

Avez-vous été confronté à une pénurie de personnel ?
Nous avons connu 10 absences simultanées début mars durant une semaine, mais nous avons tout de suite pu compter sur du personnel intérimaire, encore disponible en tout début de crise, et plus tard sur l’appui de la protection civile pour remplacer le personnel absent en cuisine. Nous avons aussi renforcé nos équipes de nettoyage qui devaient assurer une présence 7 jours/7.

Avez-vous manqué de matériel de protection ?
Nous n’avons jamais connu de pénurie, mais nous étions à la limite de nos stocks. Nous avons bénéficié du soutien de la FHV qui a centralisé les demandes auprès du Canton pour que celui-ci puisse nous fournir le matériel nécessaire. Nous avons réussi à obtenir du gel hydroalcoolique auprès de la Pharmacie des Hôpitaux de l’Est Lémanique (PHEL).

Comment votre patientèle a-t-elle pu garder le lien avec ses proches ?
Nous avons demandé à tous nos patient-e-s d’établir une liste de 5 proches avec qui ils-elles souhaitaient des contacts réguliers et qui pouvaient leur rendre visite 3 fois par semaine durant 15 minutes, si possible sur la terrasse. La moyenne d’âge de notre patientèle se situant vers 65 ans, elle était généralement équipée de tablette ou de téléphone pour contacter leurs proches. Pour les états critiques, nous autorisions 2 personnes en chambre en même temps.

Que retirez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
J’ai beaucoup plus travaillé sur le terrain et au contact des collaborateur-trice-s qu’en période habituelle. Cela m’a permis, comme aux autres cadres, de pouvoir les soutenir, les encourager, mais aussi de mieux coordonner l’information avant de la transmettre à nos équipes. Il a fallu se tenir informé en permanence, surtout auprès de l’HPCI (Hygiène, Prévention et Contrôle de l’Infection), du Canton et des médias. La cellule de crise mise en place au mois de mars et réunissant les différents services a permis de trouver les bons canaux et la bonne fréquence de communication.

Pascale Meylan, Directrice générale, Pôle Santé Vallée de Joux (PSVJ)

Pascale Meylan

Directrice générale, Pôle Santé Vallée de Joux (PSVJ)

Avec un pôle santé en exploitation depuis moins de trois mois, j’ai été propulsée dans cette crise sanitaire pour laquelle il a été nécessaire de mettre en place une gestion de crise avec une équipe en construction dans un environnement professionnel nouveau. Dans une région abritant le premier cluster vaudois et avec une population plutôt âgée, les défis étaient immenses. D’autant plus que notre site accueille différentes misions – hôpital, EMS et accueil temporaire – que nous avons dû entièrement réorganiser. La solidarité, la flexibilité et le courage du personnel ont été exemplaires. Et c’est finalement toute une région qui s’est mobilisée autour de son acteur de la santé. Les contacts avec nos relais politiques ont permis d’accélérer certains processus et les entreprises n’ont pas hésité à nous apporter spontanément du matériel de protection qui faisait défaut au début, et d’autres formes de support très appréciés.

Interview

Quels ont été les défis auxquels vous avez été directement confrontés lors de la première vague de la pandémie ?
Avec moins de trois mois d’exploitation du PSVJ, les défis ont été d’autant plus nombreux. J’ai ainsi dû évoluer dans un environnement nouveau avec une équipe dont une partie avait été récemment constituée, tout en faisant face aux défis liés au début de la pandémie. Soit la mise en place de la gestion de crise et la prise de décisions rapides dans un contexte où les directives changeaient presque quotidiennement. Nous avons été mis à rude épreuve car le premier cluster du canton se trouvait dans notre région. Il fallait donc agir très rapidement avec un manque de connaissances et de matériel pour affronter ce virus.

Comment le personnel a-t-il été impacté par la crise sanitaire sachant que plusieurs structures différentes se trouvent sur le même site ?
Notre pôle a effectivement plusieurs missions : les soins aigus, l’EMS, les soins temporaires et les soins à domicile, les trois premières se situant dans les mêmes murs, avec du personnel polyvalent qui passe d’un étage à l’autre. Dès le début, notre objectif principal a donc consisté à protéger nos résidents âgés et leurs proches, nos visiteurs, ainsi que notre personnel médico-soignant. Nous avons ainsi rapidement créé une unité Covid-19 dans notre secteur de médecine. Certains secteurs ont dû fermer et nous avons pu réaffecter notre personnel à d’autres postes. J’ai été impressionnée par la solidarité et la polyvalence dont chacun-e a fait preuve. Les cadres et la direction générale étaient aussi présents sur le terrain 7 jours/7 et la communication interne a été renforcée, avec de nombreuses séances d’information en visioconférence. Au final, cette situation nous a toutes et tous soudés.

Cette concentration d’activités sur un même site a-t-elle représenté une difficulté supplémentaire ou plutôt un avantage durant la pandémie ?
Les deux. En présence de typologies de population très différentes qu’il fallait protéger en cloisonnant les secteurs, il a fallu faire preuve de créativité et réorganiser entièrement les lieux. Mais cela nous a aussi permis d’innover dans la prise en soins. L’avantage est que nous avons toutes les compétences réunies sous le même toit, ce qui fait que nous gagnons en flexibilité et que nous pouvons nous consulter rapidement pour prendre les bonnes décisions et les appliquer.

La population de la région étant plus âgée que dans d’autres parties du canton, quelles ont été les particularités de prise en soins de ce type de patientèle ?
Nous avons effectivement une population âgée mais connue! Notre organisation médicale en pôle de santé avec des médecins traitants qui sont aussi des médecins chefs à l’hôpital procure une prise en soins complète et intégrée. La difficulté réside dans le fait que nous ne sommes pas équipés pour recevoir les personnes dans un état critique. Nous gardions seulement celles et ceux qui ne souhaitaient pas être transférés en soins intensifs. Quand vous connaissez les personnes – car je suis une fille de la Vallée – c’est très dur de se demander si elles vont pouvoir s’en sortir ou pas… Pour les familles des résidents de l’EMS, nous avions mis en place une communication proactive par visioconférence, whatsapp ou téléphone pour les informer et les rassurer. Cela a consolidé la confiance entre les familles, les résidents et le pôle santé.

Que retirez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
Quand on est mobilisé autour de défis vitaux, on ne se pose pas de questions et on avance, avec une très grande motivation et finalement beaucoup d’innovation collective. J’ai souvent eu peur face aux courbes qui remontaient, mais je n’ai jamais douté des compétences et de l’engagement de mes équipes qui se sont investies sans compter. La solidarité est apparue dans toute la région et beaucoup d’entreprises nous ont spontanément aidés en nous livrant du matériel de protection et des stocks de nourriture. Sans parler du soutien de nos élus. C’est l’avantage d’une région comme la nôtre où tout le monde se connaît et se côtoie au quotidien.

Grégory Pontillo, responsable du département Système d'Information Patient et Production de Soins (SIPPS), FHVI

Grégory Pontillo

Responsable du département Système d’Information Patient et Production de Soins (SIPPS), Fédération des hôpitaux vaudois informatique (FHVI)

Dans cette situation d’urgence, mon équipe s’est rapidement mobilisée et nous avons adopté une approche d’innovation pour soutenir proactivement les professionnels de santé des différents hôpitaux membres de la FHV dans son combat contre le virus. Nous avons développé des solutions permettant une vision en temps réel de la situation dans chaque établissement, avec des indicateurs qui sont devenus cruciaux pour affronter la première vague. Lors de la deuxième vague, les outils que nous avons développés ont permis de gagner en efficience en automatisant la transmission des milliers de résultats de tests, dès leurs sorties des laboratoires, directement aux personnes concernées. À l’avenir, je vais donner plus de temps à mon équipe pour qu’elle puisse se rendre plus régulièrement sur le terrain à la recherche de solutions innovantes et pertinentes pour le travail quotidien de nos professionnels de santé.

Interview

Qu’est-ce que la crise sanitaire a impliqué pour votre équipe ?
Nous nous sommes retrouvé-e-s, comme le reste de la population d’ailleurs, dans une situation très stressante avec beaucoup d’inconnues. Nous avons immédiatement mis en place le télétravail avec de nouveaux outils de collaboration à distance, de téléphonie, de visioconférence. Nous avons dû réorganiser notre portefeuille de projets afin de pouvoir nous focaliser sur la crise Covid.

En quoi ont consisté les applications que vous avez mises en place pour le personnel médico-soignant ?
Nous avons adopté une approche d’innovation pour apporter une aide proactive aux établissements membres de la FHV. Au niveau des outils déjà en place, il a fallu ajouter des formulaires permettant de saisir les cas Covid suspects ou avérés. Nous avons rapidement créé de nouvelles solutions hors Soarian permettant un suivi en temps réel du nombre de patients par service et par hôpital (entrées et sorties), du nombre de lits disponibles, du nombre de patients sous respirateurs, intubés ou décédés. Ces informations par établissement étaient ensuite remontées auprès du Canton et de la Confédération.

Les besoins des hôpitaux ont-ils changés entre la première et la deuxième vague ?
Les indicateurs cruciaux durant la première vague concernaient la disponibilité des lits et des respirateurs. Durant la deuxième vague, il a fallu mettre en place des outils – utilisés jusqu’à présents dans un autre contexte – qui permettent de saisir des milliers de tests par jour et d’automatiser la transmission du résultat par SMS ou e-mail dès sa sortie du laboratoire.

Que retirez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
Le sentiment d’urgence engendre plus d’innovation, de mobilisation et de proactivité. Nous avons aussi constaté que le télétravail ne diminue pas la productivité, une pratique qui va donc certainement se généraliser. Même si mes collaborateur-trice-s se rendent régulièrement sur le terrain pour mieux comprendre les besoins du personnel médico-soignant, je souhaite réserver un nombre de jours par mois pour qu’ils-elles prennent le temps de sortir de l’opérationnel afin d’explorer des outils innovants pouvant nous aider dans nos métiers.

Marina Kreus, Fondation de Nant

Marina Kreus

Infirmière cheffe du Service de Psychiatrie et Psychothérapie de la Personne Agée (SPPPA) et infirmière cheffe Soins Psychiatriques Accueil Urgence Liaison (SPAUL) et Equipe Mobile d’Intervention Rapide psy (EMIR), Fondation de Nant

Dans le contexte de la crise sanitaire, trouver le bon rapport risques/bénéfices pour la patientèle et le personnel a représenté un défi quotidien. Notre institution et nos équipes soignantes ont eu l’intelligence d’adapter les directives cantonales aux différentes situations rencontrées afin de garantir la protection des patient-e-s et du personnel, tout en évitant au maximum les mesures pouvant aggraver l’état mental de nos patient-e-s. Au final, malgré l’absence de plusieurs soignant-e-s dans certaines unités, les nombreuses contraintes à appliquer et l’inquiétude ambiante, le personnel a réussi à se mobiliser et à faire preuve de grande créativité pour remplir sa mission de santé publique auprès de la population de l’Est vaudois.

Interview

Quand a été mise en place la taskforce Covid-19 dont vous faisiez partie et quelle en était sa composition ?
Elle a démarré le 26 février 2020. Elle est composée des responsables des différents dicastères : le directeur général, le directeur médical, le directeur des soins, une infirmières cheffe de service, un infirmier chef d’unité, un membre de la commission du personnel, les responsables communication, RH, sécurité et hygiène. Nous nous réunissions tous les jours en début de crise, puis deux fois par semaine.

Quels sont les défis particuliers de prise en charge de personnes atteintes dans leur santé mentale face à ce virus ?
Il a fallu trouver le bon équilibre entre l’isolement de certain-e-s patient-e-s suspect-e-s ou porteur-euse-s du virus et la possibilité de garder le principe de notre institution de les laisser se déplacer à leur guise autant que faire se peut. Dans l’unité que nous avons transformée en unité Covid, nous avons créé deux espaces distincts pour que les patients avec des troubles cognitifs puissent aller-venir entre eux. Parallèlement, chaque unité a créé son sas d’isolement pour les cas suspects, afin d’éviter des déplacements inutiles. L’autre défi était de savoir comment exiger le masque et faire respecter les distances. C’est très difficile d’imposer ces règles à des personnes avec, par exemple, des problèmes cognitifs. L’équipe soignante a démontré une patience exemplaire en montrant le bon exemple, en répétant sans cesse les gestes barrières et parfois aussi en négociant avec certain-e-s… A la cafétéria, un café contre un masque!

Les liens avec les proches ont-ils pu être préservés ?
Il est impossible d’interdire complètement les visites, notamment en pédopsychiatrie. Les visites et les congés ont été régulés par les cadres des unités selon les situations et le type de patientèle. Par ailleurs, l’utilisation des téléphones et tablettes a permis de conserver le contact avec la famille et les proches. Nous avons aussi encouragé les visites à l’extérieur des bâtiments. Enfin, les équipes soignantes se sont donné les moyens de contacter plus souvent les proches

Des structures ont-elles dû fermer ou des consultations et des ateliers stoppés ?
Rien n’a été arrêté, tout a été transformé. Nous avons à chaque fois trouvé des solutions comme, par exemple, des équipes mobiles pour remplacer le centre thérapeutique de jour pour la personne âgée. Nous avons fait beaucoup de visioconférences en face à face ou de téléphones. Il a fallu aussi faire face à l’absence de personnel dans deux unités fortement touchées. 15 des 16 collaborateur-trice-s de l’unité hospitalière de psychogériatrie ont attrapé le Covid-19 en même temps. Il a fallu transférer du personnel de l’ambulatoire à l’hospitalier et mixer les équipes. Cela a été un moment de stress important, par l’absence du personnel mais aussi par l’inquiétude quant à la santé de certain-e-s qui ont mis jusqu’à deux mois pour revenir travailler.

Que retirez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
Au début, c’était très compliqué, car tout tournait autour de ce virus. Les unités sont devenues des unités de médecine gériatrique. Or nous soignons autre chose que le Covid-19 dans notre institution. Il faut pouvoir se donner le temps de la réflexion, ce qui n’était pas toujours possible dans cette situation. Mais ce qui ressort de cette crise au final, c’est la mobilisation et la créativité dont ont fait preuve toutes les équipes.

Muriel Faienza, responsable de la communication, Fondation Asile des Aveugles

Muriel Faienza

Responsable de la communication, Fondation Asile des Aveugles

Depuis le début de la crise sanitaire, notre service a été fortement impliqué dans la task force qui a été un révélateur des besoins en communication interne. Afin d’informer, de rassurer nos collaborateur-trice-s et de valoriser leur travail, nous nous sommes principalement appuyés sur la vidéo, l’intranet, le mailing et les visioconférences. La signalétique pour les patient-e-s et pour le personnel a représenté un défi de taille, sans compter qu’il fallait la modifier au gré des nouvelles directives. Au final, l’intensité de nos activités de communication nous a permis de gagner en agilité. Au niveau digital, nous avons aussi fait un bond en avant. Il est finalement tout à fait possible d’organiser une visioconférence avec 200 personnes en maintenant une bonne qualité d’échanges.

Interview

Quelles ont été les premières mesures organisationnelles prises au début de la première vague ?
Nous avons mis en place dès février une task force impliquant les responsables des divers départements, dont la communication. J’ai comptabilisé 70 séances en 2020, durant lesquelles non avons appris à travailler tou-te-s ensemble en tenant bien plus compte des compétences de chacun-e que de la hiérarchie. Dès le début de la crise, mon département a été fortement impliqué.

Le ratio communication interne / communication externe a-t-il changé ?
La communication interne, c’est-à-dire auprès de nos collaborateur-trice-s, a effectivement pris une place plus importante dans nos agendas, avec la volonté d’expliquer dans le détail et en toute transparence les décisions prises par la direction. Notre principe est que le-la collaborateur-trice doit être informé-e avant les publics externes.

Quelles étaient vos principales sources d’information ?
La task force a permis de rassembler les informations de ses différents membres, qu’il s’agisse de sources officielles, scientifiques ou médiatiques. Je ne vous cache pas que les favoris de mon navigateur ont grandement changé depuis l’année dernière…

Quels sont les supports de communication que vous avez le plus utilisés ?
Nous avons utilisé la vidéo encore plus que d’habitude et principalement pour la communication interne. L’objectif était d’expliquer les différentes mesures prises, de rassurer, et de valoriser les accomplissements de nos équipes en allant à leur rencontre. Plusieurs personnes ont en effet endossé de nouvelles tâches et ont parfois changé d’établissements selon les besoins. Notre fondation en compte 4: un hôpital, un EMS, un centre pédagogique et un centre de recherche. Nous avons aussi réalisé une vidéo «clin d’œil» pour Pâques 2020 ou transmis en image le message de reconnaissance de la part du Conseil de fondation. L’intranet, les visioconférences, les mailings ont été nos principaux moyens de communication durant cette période. Pour la communication externe, nous avons privilégié les réseaux sociaux et notre site web, sans oublier notre magazine papier Bien vu. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur la signalétique – qui devait s’adapter aux changements de directives – pour faciliter le parcours clinique des patient-e-s, mais aussi des collaborateur-trice-s.

Que retirez-vous de cette crise sanitaire par rapport à votre fonction ?
J’aimerais saluer le travail exceptionnel de la task force qui nous a permis de mieux travailler ensemble, de prendre des décisions fortes, et qui a finalement été un révélateur important des besoins en communication interne. De plus, nous avons gagné en agilité et avons fait un bond en avant au niveau digital. Nous nous sommes rendus compte qu’il était tout à fait possible d’organiser des visioconférences avec 200 participant-e-s en conservant une bonne qualité d’échanges.

Impressum Rapport de gestion 2020

Coordination et rédaction
FHV – Fédération des hôpitaux vaudois
FHV Informatique
ftc communication SA, Lausanne

Conception et réalisation (PDF)
starfishdesign.ch

Photographies
Michel Duperrex : portraits témoignages couvertures
Hugues Siegenthaler : photo A. Gasser
eHnv-William Gammuto : photo visite I. Moret
Hôpital intercantonal de la Broye : photos MSM, R. Rouillon et S. Hänsenberger
Robin Baudraz/Radio LFM : photo J.-M. Surer
Yann Leuba, Fondation Asile des aveugles : photo Antenne Hôpital ophtalmique Jules-Gonin
Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais : P.-F. Leyvraz et B. Rorive-Feytmans
Jeremy Bierer : C. Dubois